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TOGNONI, Rob – Casino placebo

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Revoici Rob Tognoni et un nouvel album qui vient s’ajouter à la liste déjà longue des œuvres du bluesman australien qui a pris un abonnement VIP chez son fournisseur d’électricité. La dernière fois que nous avions eu des nouvelles de Rob Tognoni, c’était en 2012 avec une avalanche d’albums qui associaient blues et hard rock dans une alchimie redoutable. Rien moins que trois disques étaient en effet sortis des garages fumants du Tasmanien fou : « Boogie like you never did » (une compilation de titres anciens), « Energy red » et « Art ». La sortie de la compilation sur un label autre que Blues Boulevard était la raison de cette pléthore salvatrice d’albums costauds.

Avec « Casino placebo », Rob Tognoni nous livre le fruit de son travail pour l’année 2013. Il s’est bien appliqué, comme le démontre cet album riche d’une douzaine de titres accrocheurs et irréprochables du point de vue technique. Car il faudra s’en rendre compte un jour, Rob Tognoni est de la race des Gallagher, des Vaughan et des Hendrix. Sa poigne de fer et son phrasé subtil sur le manche de sa guitare en font un des meilleurs guitaristes de blues-rock du moment. Il mérite cent fois de venir chatouiller les fesses de Joe Bonamassa ou Gary Clark Jr au sommet du podium blues-rock contemporain. Mais Rob Tognoni préfère l’authenticité aux paillettes du super-vedettariat et cette dévotion à la cause vraie du blues lui apportera un jour toute la reconnaissance qu’il mérite.

Par rapport à « Art », son précédent album, « Casino placebo » voit Rob Tognoni persister dans les rodomontades hard rock mais avec un affinage accru des propos. « Art » était frontal, « Casino placebo » tourne autour de l’auditeur en lui mettant de temps à autre quelques bonnes baffes sonores. La castagne démarre avec « Don’t need lovin’ tonight » qui vient tout de suite mettre les choses au point dans un assaut binaire convoquant AC/DC et Stevie Ray Vaughan à la même table. Pas le temps de souffler, « Catcher in the rye » vient nous secouer les reins avec une énergie douce-amère et des textes évoquant les Sixties. « Casino placebo » est un instrumental chaloupé qui balancera une séquelle un peu plus tard dans le disque. On est alors fin prêt pour déguster une succulente reprise de « Something » des Beatles, alliant grâce et férocité contenue.

La plaisanterie continue avec un « If the weather gets ruff » taillé pour la scène et un « Tsunami » cachant une guitare d’acier dans une housse de velours. « Stolen heart » dégage une rythmique digne de Status Quo tandis que la ballade « The last kiss » calme le jeu et distribue les roses fanées flottant dans un vase de larmes. Pour oublier rapidement le chagrin qui a envahi l’auditeur, Rob Tognoni apporte ce qu’il faut sur la suite de l’instrumental « Casino placebo 2 », légèrement funky et moite comme une nuit de fête aux Caraïbes. Pour la fin, il n’y a plus qu’à pousser avec un « Hard love » lardé de reggae électrique, un « Relax » qui ne l’est pas du tout et un « Vegemite » qui vient achever la transe sur des ambiances oscillant entre ZZ Top et Ian Dury, rien que ça.

Rob Tognoni n’a donc pas peur de produire des albums à la cadence d’une filature textile chinoise, sûr qu’il est de toujours tenir le bon bout en matière de qualité musicale. Avec « Casino placebo », il ajoute un autre excellent album de plus à sa riche discographie commencée il y a près de vingt ans.

Pays: AU
Blues Boulevard 250355
Sortie: 2013/10/18

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