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MARTHA’S VINEYARD FERRIES – Mass. Grave

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Si vous cherchez le nom de Martha’s Vineyard Ferries sur Google, vous tomberez immanquablement sur le site de la compagnie de ferry qui relie l’île de Martha’s Vineyard au continent américain, au large de Cape Cod dans le Massachusetts. C’est précisément sur cette île qu’est né et a grandi Elisha Wiesner, un musicien ayant gagné ses galons dans Kahoots, groupe rock indie affichant deux albums à son actif.

C’est à l’occasion d’un concert de Kahoots sur l’île de Martha’s Vineyard qu’Elisha Wiesner fait la connaissance de Chris Brokaw. Ce dernier est un batteur qui est passé par plusieurs groupes, notamment Come, Codeine et The New Year, des formations indie rock mythiques des années 90. Lors d’une discussion entre Brokaw, Wiesner et un autre pote de ce dernier, Bob Weston (bassiste de Shellac, Volcano Suns et du légendaire groupe post-punk Mission Of Burma), naît l’idée de ces Martha’s Vineyard Ferries.

Le trio sort un premier EP en 2010, « In the pond ». L’affaire est d’abord un petit passe-temps pour les trois musiciens qui continuent de se consacrer à leurs groupes respectifs, Weston habitant Chicago et Brokaw étant à Seattle. Puis le projet prend forme au fur et à mesure que les trois amis se retrouvent régulièrement sur l’île de Martha’s Vineyard. Le premier album des Martha’s Vineyard Ferries voit le jour cette année. « Mass. grave » se compose de sept titres assez courts et l’ensemble atteint péniblement les 22 minutes.

Cette brièveté est sans doute le seul défaut de cet album qui creuse avec bonheur un sillon post-punk ayant du mal à cacher les personnalités musicales des trois musiciens chevronnés que sont Wiesner, Weston et Brokaw. Pourtant, le trio parvient à mélanger harmonieusement les habitudes musicales de chacun et l’album qui en résulte est tout à fait pertinent du point de vue du style et des ambiances qui se développent.

« Wrist full of holes » ouvre le débat sur un ton de guitares menaçantes. On est ici à la confluence de genres hérités de Gang Of Four ou de Dinosaur Jr., le rock indé et post-punk proto-grunge dans toute sa splendeur. La sensation est confirmée sur « Parachute », au gros son de guitare poisseuse et à la rythmique tribale pas éloigné du Killing Joke des débuts. C’est avec « She’s a fucking angel (from fucking heaven) » que les Ferries signent leur plus beau titre, une flèche punk et pop tout en urgence, comme The Nerves auraient pu en faire à la fin des années 70.

On remarque que la plupart des influences qui animent les Martha’s Vineyard Ferries vont du post-punk de la fin des années 70 à la scène musicale de l’orée des années 90. Il faut dire que l’air de rien, Bob Weston a une carrière qui affiche déjà les 25 ans et que Chris Brokaw glisse doucement mais sûrement vers la cinquantaine. L’association des Martha’s Vineyard Ferries est donc fortement ancrée dans cette époque bénie des années 1988-92 et leur album n’aurait absolument pas dépareillé les productions sorties à ce moment. Mais enfin, quand la musique est bonne, elle n’a pas d’âge.

Pays: US
Africantape Records
Sortie: 2013/10/14

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