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BABYSHAMBLES – Sequel to the prequel

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Cela faisait près de cinq ans que l’on n’avait pas de nouvelles concrètes des Babyshambles, après leur DC/DVD live « Oh, what a lovely tour » en 2008. Il faut dire qu’avec la personnalité plus qu’instable du leader Pete Doherty, il n’y avait pas de quoi s’étonner. À cette époque, l’ex-Libertines passait plus de temps en prison qu’en studio. Son groupe Babyshambles créé par bravade en réponse à son éviction des Libertines avait tout du feu de paille destiné à exploser en plein vol au bout de quelques semaines. On se souvient de l’énorme hype engendrée par la sortie du premier album en 2005, un « Down in Albion » que beaucoup avaient porté au pinacle mais qui n’était dans le fond qu’un honnête album emmené par la vague finissante du revival rock ‘n’ roll du début des années 2000.

Après « Shotter’s nation«  (2007), les nouvelles de Pete Doherty se prenaient davantage dans la chronique judiciaire des journaux plutôt que dans les magazines rock. Et les interviews se déroulaient au parloir plutôt que dans les stations de radio ou les plateaux de télé. Le ménestrel toxique avait fini par se fixer à Paris, où il pouvait assouvir sa passion pour Rimbaud et les poètes maudits, auxquels il appartient, d’ailleurs.

Et puis, contre toute attente, voilà enfin ce troisième album des Babyshambles. Doherty a reconstitué sa ligue dissoute en remettant en lice ses anciens sbires Mick Whitnall (guitare) et Drew McDonnell (basse), auxquels s’ajoute le nouveau venu Jamie Morrison (batterie). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’attente valait le coup car le quatuor nous met entre les oreilles un « Sequel to the prequel » ni plus ni moins qu’épatant.

Il semble maintenant que Pete Doherty passe plus de temps en studio qu’en taule car il s’est surpassé niveau écriture. Entre punk rock digne des Heartbreakers de Johnny Thunders (« Fireman »), mélodies un rien surannées pleines de force évocatrice (« Sequel to the prequel »), reggae impeccable (« Dr. No »), émotion pure gorgée d’électricité (le magnifique « Penguins »), rock carré et charmeur (« Seven shades ») ou ballade envoûtée (« Minefield »), les Babyshambles commettent un album à la variété toujours cohérente, truffé de bonnes idées mélodiques, bardé d’un son irréprochable. Le chant fatigué de Pete Doherty trouve ici le parfait écrin qui le met en valeur. On tient ici une sorte de troisième des Libertines, tel qu’il aurait dû être si le groupe avait perduré.

Avant de vous précipiter sur cet album, vérifiez bien que vous engouffrez la version de luxe dans votre cabas car celle-ci propose un second disque avec trois titres bonus, une reprise du « After hours » du Velvet Underground et une version démo de « Dr. No ». Avec ça, on devrait pouvoir affronter les premières rigueurs de l’automne en toute tranquillité.

Pays: GB
Parlophone
Sortie: 2013/09/03

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