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TRIPPY WICKED & THE COSMIC CHILDREN OF THE KNIGHT – Underground (EP)

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Le trio doom/stoner/sludge libertaire anglais Trippy Wicked & The Cosmic Children Of The Knight a décidément bien du mal à rentrer dans le rang et ce n’est pas encore ce nouveau méfait discographique qui l’aidera à intégrer la masse des formations insipides et sans saveur !

Nous avions déjà jugé le gang pour ses nombreux crimes contre la monotonie lors de la parution de ses deux pamphlets sonores précédents (« Movin’ On«  en 2009 et « Going Home«  en 2012). Coupable ! De s’être choisi le nom le plus long et le moins ennuyeux de l’histoire de la musique plombée. Coupable ! De pratiquer l’humour et l’autodérision dans un style musical qui exige pourtant autant de rigueur que de noirceur et de mélancolie. Coupable ! D’avoir recours à des instruments aussi peu orthodoxes que les cuivres, les bois et le Mellotron qui, comme chacun le sait, sont incompatibles avec l’héritage du grand Sabbath Noir. Coupables ! De confondre à de trop nombreuses reprises, les brumes nauséabondes des marais de Louisiane avec le doux parfum des hauts-fourneaux de Birmingham.

Si l’on se doit de pointer un doigt accusateur sur ces indécents manquements à l’uniformité musicale, on ne peut, en tout cas, pas taxer Trippy Wicked & The Cosmic Children Of The Knight de contrefaçon ni de récidive. Car s’il y a bien une chose qu’il faut porter au crédit de Trippy Wicked & The Cosmic Children Of The Knight, c’est qu’il ne copie personne, même pas Trippy Wicked & The Cosmic Children Of The Knight ! Prenons-en pour preuve cet EP cinq titres intitulé « Underground » qui remet en question tout ce que nous pensions aimer chez le trio Grand-Breton, tout en nous obligeant à lui infliger, à nouveau, une sanction voisine de la note maximale.

Ce qui frappe d’emblée lorsque l’on affronte « Underground » pour la première fois, c’est que l’assaut sonore n’a plus grand-chose d’amusant et qu’au contraire, Trippy Wicked semble désormais se vautrer dans une certaine noirceur mélancolique. Pas bien, donc, diront ceux qui ont suivi nos réquisitoires précédents et qui avaient compris que le sens de l’humour british du trio était l’un de ses points forts.

Eh bien si, au contraire, puisque l’humeur morose de la plaque colle admirablement au concept futuriste apocalyptique d’« Underground ». C’est arrivé à ce point de notre chronique que nous nous rendons compte que nous avons oublié de mentionner cette nouvelle hérésie : « Underground » est un ‘Concept EP’ ! De par sa nature, l’exercice du disque ‘concept’ se doit d’être réservé à de longues pièces sonores tortueuses et, si possible, ennuyeuses à souhait. Trippy Wicked change la donne en narrant, en trente minutes (chrono) enthousiasmantes, l’histoire futuriste d’un soleil éteint, d’une planète Terre dévastée et d’êtres humains qui, étant trop pauvres pour financer leur départ vers les étoiles, ont été contraints de se réfugier sous terre pour se protéger du froid.

Si le contenu des lyrics du nouvel EP est à cent lieues de leurs préoccupations habituelles (NDR : entre autres, l’alcool, les filles et les plaisirs de la vie), la bande sonore, elle, reste relativement fidèle à la vision tout à fait particulière qu’ont les Trippy Wicked & The Cosmic Children Of The Knight de la musique plombée : une voix nasillarde et lancinante, des riffs lents et torturés, une rythmique subtilement pachydermique et quelques incursions incongrues d’instruments peu conventionnels (NDR : cette fois, plus de cuivres ni de bois, mais les tintements sympathiques d’un Glockenspiel (NDR : un carillon d’orchestre constitué de lames de métal que l’on fait vibrer à l’aide d’un maillet) et les sonorités surprenantes d’un Didgeridoo emprunté aux aborigènes d’Australie).

« Underground » a été enregistré et produit par les membres du groupe et sort mi-septembre sur le label Superhot Records.

Vous savez ce qui vous reste à faire.

L’EP (30’07) :

  1. Underground (5’53)
  2. Echoes Return (5’53)
  3. Enlightment (6’53)
  4. Discoveries (4’24)
  5. New Beginnings (7’02)

Le groupe :

  • Peter Holland : Guitare, Chant, Glockenspiel, Didgeridoo
  • Christopher West : Batterie, Guitare Acoustique
  • Richard King : Basse

Pays: GB
Superhot Records – SR004CD
Sortie: 2013/09/13

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