WALDEN, Narada Michael – Thunder 2013

Narada Michael Walden… La prononciation de ce seul nom entraîne immédiatement le retrait des chapeaux des têtes humbles courbées en déférence et leur plaquage sur la poitrine par des mains moites de timidité fébrile. Narada Michael Walden est en effet un colosse de la batterie jazz rock, accompagnateur de caïds comme John McLaughlin, Tommy Bolin ou Jeff Beck. Alors, respect pour ce grand et si vous ne le connaissez pas, on ne vous en voudra pas. Il faut un début à tout.

Michael Walden, devenu Narada Michael Walden après sa conversion au bouddhisme au début des années 70, est un batteur qui a monté une carrière de près de 40 ans, participant à de nombreux albums de toutes sortes d’artistes. Ray Charles, Al Green, Diana Ross, Steve Winwood, Robert Fripp, Weather Report, Sheena Easton, Pia Zadora ou Clarence Clemons ont tous reçu le soutien rythmique de ce surdoué des fûts.

Narada Michael Walden est aussi un producteur réputé qui a travaillé pour Aretha Franklin, Mariah Carey ou Whitney Houston, entre autres, et a engrangé des récompenses comme d’autres collectionnent les timbres : Grammy du producteur de l’année en 1988, album de l’année pour la bande-son du film The bodyguard en 1993, chanson de l’année en 1985 pour le « Freeway of love » d’Aretha Franklin, nomination dans le top dix des producteurs ayant le plus grand nombre de hits par le magazine Billboard.

Mais Narada Michael Walden ne s’arrête pas là et élabore aussi au fil du temps une carrière solo enviable. Son troisième album « Awakening » atteint la 15e place des charts R ‘n’ B en 1979, avec la chanson « I don’t wanna nobody else (to dance with you) » qui se glisse à la dixième place des charts. L’album « The dance of life », de la même année, atteint le Top 5 avec le single « I shoulda love ya », qui vient aussi fureter dans le Top 10 anglais. Ce même Top 10 anglais est encore visité en 1988 par l’album « Divine emotion », qui déferle en Amérique à la première place des hits dans la catégorie dance music.

Cela faisait 25 ans que Narada Michael Walden n’avait plus sorti un disque solo. Le revoilà cette année avec « Thunder 2013 », agrégat de solides morceaux tiraillés entre funk costaud et jazz-rock musclé. Le bon Narada a écrit tous les titres et s’est entouré d’un groupe de mercenaires qualifiés : Angeline Saris (basse), Frank Martin (claviers), Matthew Charles Heulitt (guitare) et Nikita Germaine (chœurs et chant). Narada Michael Walden assure bien sûr les parties de batterie et pose un chant impérial et gouailleur sur des mélodies qui dépotent (« Throw your hands up », « Shake the house », « New York city », « Down low », « Movin’ on », « Don’t wanna let you go ») et dont le funk lourd laisse parfois la place à des ambiances plus calmes et romantiques (« 40 days », « We belong together », « Miracle of Fatima », « Dragonfly »).

Narada Michael Walden n’étant plus un perdreau de l’année (il a quand même 61 ans mais en paraît 25), son album se tourne vers des atmosphères seventies et oriente le funk rock ambiant sur des territoires connus. « Thunder 2013 » est donc assez classique dans le genre mais propose néanmoins d’excellents morceaux bien ficelés et savamment exécutés. De la valeur sûre, pourrait-on dire.

Pays: US
Tarpan Records
Sortie: 2013/09/17