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LONESOME SOUTHERN COMFORT COMPANY (The) – The big hunt

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Avec un nom pareil, il y avait fort à parier que The Lonesome Southern Comfort Company soit un groupe américain surgissant du fin fond du Tennessee ou de l’Idaho, avec encore de la paille dans les bottes et quelques œufs de poule planqués sous le Stetson. Ceci aurait été d’autant plus vraisemblable que ce groupe formule sur la partition un folk-rock countrysant typiquement ricain, avec voix nasillarde, violon et tout le toutim. Eh bien non, The Lonesome Southern Comfort Company vient de Suisse, où il se cache dans une vallée quelque part entre Lugano et Zürich.

On se disait d’ailleurs bien qu’avec un précédent album intitulé « Charles The Bold » racontant en 2010 les péripéties de Charles Le Téméraire, duc de Bourgogne s’étant longtemps frité avec les Suisses avant que ceux-ci ne se retranchent derrière leur proverbiale neutralité, ce quatuor ne pouvait pas être américain. Vous voyez les Yankees parler de Charles Le Téméraire, vous ? Ils ne savent même pas qui c’est.

Pour en revenir à la question de The Lonesome Southern Comfort Company (je fais maintenant du copier-coller car j’en ai marre d’écrire ce nom à rallonge dont on ne se souvient jamais de l’ordre exact des mots), le groupe naît de l’imagination de John Robbiani, guitariste, chanteur et historien qui se lance dans un album solo en 2006. Cet album ne tarde pas à être étoffé par l’intervention d’autres musiciens pour devenir « The Lonesome Southern Comfort Company », premier disque sorti en 2008, alors que les musiciens qui jouent maintenant avec John Robbiani ne sont pas encore dans le groupe.

Effectivement, Abraham (guitare), Duke (batterie) et Boris (violon) ne rejoignent The Lonesome Southern Comfort Company qu’après la parution du premier album. C’est ce line-up qui concocte « Charles the Bold » en 2010, un disque moins orienté country, folk et americana que le précédent mais qui reste convaincant dans ce qu’il est capable d’associer la tristesse du violon et des ambiances rock sans tomber dans la mièvrerie.

Et voici maintenant « The big hunt », retour plus marqué au folk et à l’americana, où les chansons nous emmènent sur de tranquilles routes mélodiques et nonchalantes (« Mary Anne », « CT scan », « Wall Street’s foreign legion ») avec quelques étapes un peu plus nerveuses de temps à autre (« When he’s down », « Retreat »). Dans cet ensemble, la grâce et la sérénité de « 64 Warwick Way » se dégagent aisément pour faire de ce morceau la pièce de choix de l’album, entre le Velvet Underground, The National ou Wilco.

« The big hunt » conquerra sans problème les cœurs des amateurs de folk-rock et d’americana, et les fera tomber sous le charme de ces faux-Américains/vrais Suisses que sont The Lonesome Southern Comfort Company.

Pays: CH
On The Camper Records
Sortie: 2013/09/30

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