WITHERSCAPE – The inheritance
Derrière Witherscape se cache un rouage essentiel du métal mélodique suédois : Dan Swanö. Ce quasi-sosie de Bruce Dickinson a passé le dernier quart de siècle à œuvrer inlassablement pour la cause métallique scandinave, avec notamment deux groupes d’importance, le mythique Edge Of Sanity et Nightingale. Edge Of Sanity est maintenant séparé depuis dix ans, avec un capital de huit albums à son actif, entre 1989 et 2003. Nightingale a été fondé en 1995 et est toujours actif aujourd’hui, avec aussi huit albums (si l’on compte celui qui est annoncé pour bientôt). Dans ce groupe, Dan Swanö est épaulé par son frère ainé Dag Swanö, qui jouait aussi dans un ancien groupe de Dan, Pan.Thy.Monium.
Car du côté de chez Swanö, on peut dire que ça ne chôme pas. Le type a laissé derrière lui une liste de groupes longue comme le bras. Et on ne compte plus non plus ses multiples interventions en tant que producteur et ingénieur du son pour des dizaines d’albums édités par ses collègues métallurgistes suédois. Paradoxalement, le bon Dan mène également une paisible vie de disquaire dans sa ville d’Örebro, au centre de la partie vivable de la Suède, c’est-à-dire juste au sud de la Laponie.
Witherscape est donc un nouveau chapitre de la riche carrière de Dan Swanö, qui a monté ce projet avec un certain Ragnar Widerberg, petit moustachu fluet qui semble être sorti d’un épisode des Brigades du tigre. Ils ne sont que deux sur le coup et se partagent les instruments. Swanö assure le chant, la batterie et les claviers tandis que Widerberg manipule la guitare et la basse. On trouve aussi Paul Kuhr, chanteur américain de November’s Doom qui intervient sur quelques titres mais qui a surtout écrit les paroles de l’album « The inheritance ».
Ce disque est en fait un concept album dont le héros reçoit une maison en héritage à la fin du 19e siècle, quelque part en Suède. L’étrange maison va lui réserver bien des surprises. Des surprises, il y en a aussi dans la musique de Witherscape, qui se fend d’un très bon album alliant death mélodique et métal progressif. La voix imposante de Dan Swanö, oscillant entre phrasé clair et grognements ursidés typiques du growling death metal, apporte un crédit incontestable à l’ensemble du début à la fin. Tout le truc repose sur ses cordes vocales et sa puissance évocatrice. Mais son camarade Ragnar Widerberg tire aussi brillamment son épingle du jeu avec des interventions guitaristiques flamboyantes et puissantes.
On se laisse gagner peu à peu par cette histoire, on s’enfonce dans le drame et la majesté des compositions avec ces deux musiciens impeccables qui signent ici une œuvre forte et pleine de classe, dont on retiendra de beaux moments comme « Astrid falls », « Dying for the sun », « Crawling for validity » ou « The wedlock observation ».
Il est à noter que l’album « The inheritance » est aussi disponible en version de luxe comprenant un livret de 32 pages qui raconte l’histoire évoquée dans l’album et deux reprises, « Last rose of summer » de Judas Priest et « A cry for everyone » de Gentle Giant, figure historique du rock progressif anglais. Et, cerise sur le gâteau, la pochette signée Travis Smith est magnifique. Alors, que demander de plus ?
Pays: SE
Century Media
Sortie: 2013/07/29