RIPPERS (The) – Stiff
The Rippers est un groupe originaire de la Drôme, dans le sud de la France, dont la particularité est d’avoir une chanteuse britannique. Au départ, le groupe s’appelle DDK et se spécialise dans les reprises des Dead Kennedys, une cause louable. On y trouve à l’époque Franck Metzler (batterie), Olivier Lantheaume (basse), Ivan Tziboulsky (guitare) et Jill Strong (chant). Le quatuor se rebaptise The Rippers en 2008 et élabore un répertoire oscillant entre punkabilly et gothique, justement appelé gothabilly. En 2011, quelques changements de personnel font intervenir Lolo N’Bongo à la batterie et Ralph Carrara aux claviers. Évoluant désormais en quintette avec un clavier, les Rippers vont développer un son à la croisée des chemins entre les Dead Kennedys, les Meteors et les Doors.
La scène est l’élément naturel du groupe, qui s’ébroue sur les planches dans les petits clubs du sud de la France, à l’occasion de premières parties pour des groupes aussi divers et variés que Cumshot Deluxe, Vile Imbeciles, Intox Paradox, Holy Curse ou des pointures comme Izia ou Jim Jones Revue lors de festivals plus consistants. Deux dates anglaises en octobre 2011 marquent le point d’extension géographique maximal que le groupe a atteint jusqu’à présent.
On espère que les Rippers visiteront davantage d’endroits à l’occasion de leur premier album « Stiff », qui fait suite à un EP quatre titres (« Songs for the constipated », 2009) et un single « Daniel Phosphorus/James Dean died in a car crash » (2009). « Stiff » propose neuf titres tenus par la voix sépulcrale de la chanteuse Jill Strong, l’orgue insidieux de Ralph Carrara et la guitare envoûtée d’Ivan Tziboulsky. Le premier titre « X-ray flavour » démarre sur une touche électro mais tout cela n’est qu’un leurre, The Rippers ne tardant pas à placer entre nos oreilles un rock musclé accroché à des bribes de punkabilly et de post-punk froid et lointain. Cette excellente mise en jambes annonce des ambiances plus subtiles sur « Fake », mid-tempo doucereux aux consonances Doors. Un peu de garage ‘n’ roll vient égayer les tympans sur « Tell me ‘bout the kink in the things you think » tandis que « Mojocaine » déploie un rythme proche de celui du « Noone knows » des Queens Of The Stone Age. « Black heart blues » fait d’abord frissonner avec son riff de basse d’outre-tombe, avant de jongler avec des notions héritées à la fois des Doors et des Cramps. On parle trop des Doors ici et ce qui devait arriver arrive : les Rippers nous gratifient d’une reprise carénée de « Not to touch the earth » du gang de Venice Beach, agréable moment qui reproduit bien le côté crispé et désabusé de ce grand titre.
Bref, il y a tout ce qu’il faut sur cet excellent premier effort de ces Rippers doués pour les compositions accrocheuses et la construction d’ambiances à la fois angoissantes et voyageuses.
Pays: FR
Gigors Electric Records
Sortie: 2013/09/09