VIOLENT SILENCE – A broken truce
Près de huit ans d’attente pour avoir enfin ce nouvel effort discographique du groupe formé par Johan Hedman et Hannes Ljunghall. Le départ de ce dernier pour s’occuper de ses enfants et puis former le groupe Hidden Lands explique peut-être cette longue attente d’autant plus que l’opus réalisé sous ce nouveau vocable fût une réussite sur le plan du travail des claviers. Mais bon revenons à nos moutons avec une formation qui change d’album en album avec finalement une grande partie de l’équipe de Hidden Lands auquel on ajoute le chanteur Martin Ahlquist et le bassiste Anders Lindskog. C’est l’album de la maturité comme l’explique le document de chez Progress Records avec quatre longs épiques de plus de 10 minutes chacun, où la musique développée nous offre un rock progressif moderniste !
De modernisme il en est question ici, car dès le début des hostilités, on est irrémédiablement plongé dans un néo-prog mélodique et attrayant. La présence des deux claviéristes masque sans problème l’absence de la guitare et, d’ailleurs, ce sont ces deux instrumentistes qui donnent presque toutes les couleurs à la musique. Un parallèle sans nul doute avec les compositions de l’album d’Hidden Lands où l’on retrouve aussi la dominance des instruments à clavier. Entraînant, voire même chatoyant, le premier épique s’égrène sans temps mort et sans lassitude jusqu’au bout des onze minutes. Les deux nouveaux venus ne sont pas en reste, car eux aussi apportent de l’eau au moulin avec d’une part un chanteur à la voix mélodique et d’autre part un bassiste qui assure son travail au sein de la section rythmique. On continue avec un second épique qui maintient l’impression du début avec un tempo tel un long fleuve tranquille avec une certaine ressemblance à un Lifesigns qui aurait fusionné avec Genesis, The Cure et le reste de la mouvance New-Wave. Troisième épique pour suivre et l’on ressent maintenant une certaine continuité avec l’album composé par Hannes Ljunghall dans les thèmes développés aux claviers. J’irais même plus loin avec finalement, une impression de déjà entendu ! Trop de ressemblances peut-être avec des compositions qui se ressemblent fort et qui restent dans un même moule et un même tempo. Entendons-nous bien, ces remarques n’enlèvent en rien le bon niveau musical de l’ensemble. N’oublions pas non plus que c’est presque la même équipe derrière les instruments, ceci explique en partie cela. La plage titulaire va d’ailleurs faire monter d’un cran les blancs en neige avec un beau passage atmosphérique qui, à nouveau, nous replonge dans l’ambiance d’Hidden Lands.
Des ressemblances et des similitudes entre les deux opus, il y en a et c’est flagrant. Quelques mois séparent seulement la sortie des deux albums, l’équipe n’ayant peut-être pas eu le temps d’aller chercher plus loin vers d’autres horizons, vers le progressif. Il n’empêche, comme je l’ai déjà dit, que l’ensemble de cet album reste d’un très bon niveau technique et c’est sur le côté de la recherche qu’il aurait fallu pousser plus avant. Pour en terminer avec cette chronique, Violent Silence nous offre ici un agréable opus de néo-prog mélodique qui plaira à un large public.
Pays: SE
Progress Records PRCD 055
Sortie: 2013/07/29