RICHET, Christian – Waves
Le claviériste français Christian Richet vient de publier son cinquième album. Le premier, « First », sortait en 1989.
Christian Richet a débuté le piano dès l’âge de sept ans et a poursuivi des études musicales très poussées qui l’ont même vu obtenir, parallèlement à ses diplômes de piano, un premier prix en Percussion au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Très vite, il s’est également intéressé aux synthétiseurs.
Lorsqu’on recherche ses influences, immanquablement, on retrouve les Maîtres de la musique électronique allemande dont Popol Vuh, Tangerine Dream, Ash Ra Tempel, et surtout, Klaus Schulze, véritable pivot dans ce style musical (il participa d’ailleurs aux deux derniers groupes cités). D’autres parentés sont également notables avec le Soft Machine de l’époque de Karl Jenkins et, plus encore, avec Vangelis, principalement au début de sa carrière solo, sans le côté « pompier », mais avec l’emploi de sonorités et d’effets percussifs marqués.
A la base, toutes ces influences ont permis à Christian Richet de construire et d’asseoir un style bien personnel, ma foi, fort agréable.
Sur cet album, il a tout réalisé : composition, interprétation aux claviers, enregistrement et production. Une paille ! Cela donne bien la carrure du bonhomme.
Voici le détail de ces 61’31 de musique :
- « First Waves » (6’12)
- « Marching II » (27’53)
- « Obscure Waves » (9’47)
- « Hard Waves » (11’58)
- « When It’s Raining » (5’28)
La pièce maîtresse de cet album, « Marching II », est un long cheminement qui prolonge, en fait, « Marching I », enregistré sur son album précédent « Yada ». Toutes les sonorités, toutes les ambiances pouvant être produites par des claviers sont employées ici sur un rythme particulièrement répétitif, imprégnant et parfois obsédant. Dans cette progression constante, doucement planante, l’auditeur n’est jamais agressé tant l’ordre de cette construction semble évident. Les longs solos ne sont pas de longues démonstrations de techniques gratuites et stériles, mais font simplement évoluer sans encombre cette imposante pièce musicale. Esthétiquement, il s’agit du morceau le plus à rapprocher des productions de Klaus Schulze ou de Manuel Gottsching, avec Ashra, par exemple. Ma plage préférée !
« Obscure Waves » n’a pas le même cachet et si les climats restent spaciaux et sidéraux, les registres musicaux diffèrent avec une structure mélodique moins « germanique », parfois plus proche de la Musique Classique ou de la Musique Moderne. Une sensation de profonde quiétude s’en dégage.
« Hard Waves » poursuit cette ligne avec un rythme plus nerveux et des tonalités plus changeantes. Ces deux morceaux auraient pu carrément fusionner et former une même pièce. Celles-ci rappellent plutôt Vangelis, époque « Albedo 0.39 ». Particulièrement agréable !
Le thème de l’indéfinissable « When It’s Raining » a été utilisé par France Culture pour son émission « Chasseurs de Sons ». Sous une couverture de claviers ponctuée par de petites touches étranges, sous des sons de « pluie qui coule » et avec une rythmique légère, une voix métallique, complètement déformée et sous-amplifiée, raconte une histoire incompréhensible.
Rien de particulièrement spectaculaire avec tout ceci, mais l’album plaisant et bien foutu d’un claviériste trop peu connu. Un très bon moment !
Pays: FR
Musea DR8426
Sortie: 2005/01