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AVENGERS (The) – On a mission

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The Avengers sont composés de Beledo (guitare), Adam Holzman (claviers), Lincoln Goines (basse) et Kim Plainfield (batterie). Ces noms ne vous disent sans doute rien mais ces types sont des cadors dans leur domaine, c’est-à-dire le jazz-rock, qu’ils enseignent et jouent dans la région de New York.

Beledo est un guitariste uruguayen qui bénéficie d’un statut mythique dans son pays, ayant joué et composé avec la crème du paysage jazz-rock sud-américain, sans compter son parcours dans les groupes progressifs Maytreya et Siddartha. Bref, le demi-dieu du Rio de la Plata.

Ses acolytes affichent également des pedigrees garantis pure race. Adam Holzman a été le directeur musical de Miles Davis à la fin des années 80 et a joué dans le Steven Wilson Band (formé par le leader de Porcupine Tree). Classé dans le top 10 des claviéristes mondiaux par le magazine Keyboard, il a également joué avec Michel Petrucciani, Robben Ford, Wayne Shorter ou Grover Washington Jr., tout cela quand il ne joue pas dans son propre groupe Brave New World.

Lincoln Goines n’est pas manchot non plus. Membre de la Berklee School of Music, il a également trituré la basse auprès de Sonny Rollins, Dizzy Gilespie, Carly Simon, Tania Maria, Michel Camilo, Eliane Elias, Mike Stern ou Wayne Krantz.

Quant à Kim Plainfield, on le retrouve écrasant les peaux pour le compte de Bill Connors, Didier Lockwood, The Pointer Sisters, Jon Lucien, Andy Narell, Kenny Rankin, Edgar Winter ou Bill O’Connell. Il mène également une carrière solo depuis 1993, avec plusieurs albums à la clé.

Ces exécutants chevronnés, fins renards de studios, associent leur technique pour réaliser un « On a mission » qui visite le sillon jazz rock fusion dans la plus pure tradition. Les morceaux des Avengers sont tellement classiques qu’ils en perdent d’ailleurs toute originalité. Lors de sa période jazz-rock en 1975-77, Jeff Beck a purement et simplement déjà inventé tout ce que jouent les Avengers, de la première à la dernière note.

Le quatuor nous sort peut-être huit morceaux absolument impeccables du point de vue technique, il n’y a à aucun moment la moindre once d’originalité. Tout provient de John McLaughlin, Tony Williams, Chick Corea ou Billy Cobham, qui ont usé et abusé du genre sous toutes ses coutures il y a déjà bien longtemps. À part la reconstitution de mélodies jazz-rock et fusion typiques de 1975 (et donc connues et reconnues des amateurs du genre depuis belle lurette), on ne voit pas trop en quoi consiste la plus-value des Avengers au style jazz-rock. Déjà que ce genre est peu prisé des générations nouvelles, ce n’est pas en lui maintenant la tête dans son bassin ultra-classique que les Avengers vont rendre le style novateur ou attractif. Par contre, ça risque de faire danser un peu les touristes japonais dans les ascenseurs de grands hôtels.

Il y aura sans doute les amateurs de prog bien ficelé et bien produit, les profs de maths qui mettent la technique au-dessus de l’inspiration ou de la novation qui apprécieront cet album des Avengers. C’est vrai que du point de vue technique, les types sont des monstres. Mais leur capacité à inventer de nouvelles formes d’expression dans le registre jazz-rock est plus que limitée. Autant en revenir à « Blow by blow » et « Wired » de Jeff Beck, au moins c’était dans l’air du temps.

Pays: US
Gudari Records
Sortie: 2012

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