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CARPET – Elysian pleasures

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Dernière production en date du label Elektrohasch (la maison allemande créée par Stefan Koglek, guitariste du groupe stoner Colour Haze), « Elysian pleasures » de Carpet renvoie l’auditeur vers les sphères les plus psychédéliques et les plus progressives des années 70.

C’est pourtant en 2009 que ce groupe se crée à Augsbourg, sous la houlette du guitariste Maximilian Stephan. Ce dernier ne tarde pas à s’entourer de Jakob Mader (batterie et percussions), Sigmund Perner (claviers) et Hubert Steiner (basse) pour étoffer son projet et en faire un groupe prog et psyché affichant sans honte ses influences King Crimson, Santana, Zappa période jazz rock ou Pink Floyd.

En 2013 finalement, Carpet réalise son premier album, un « Elysian pleasures » réalisé entre copains puisque ce sont des amis du groupe qui produisent le disque : Michael Kamm pour le mixage et Moritz Illner pour la mastérisation. Tout cela se déroule dans les studios Duophonic ou l’Albert Matong Atelier Für Musik d’Augsbourg et Carpet peut également compter sur l’apport de Jan Kiesewetter au saxophone et d’Andreas Unterreiner à la trompette. Le joli collage psychédélique de la pochette de l’album est quant à lui réalisé par Maximilian Stephan lui-même.

Il en résulte une petite incursion dans le rock progressif tel qu’on le pratiquait en 1972. Carpet sait incontestablement dresser des ambiances complexes et rêveuses, oscillant entre jazz et psychédélisme subtil. Le groupe se laisse le temps de développer ses mélodies sur des titres dépassant souvent les cinq minutes et dont le dernier est une épopée progressive de près d’un quart d’heure.

Le démarrage finaud de « Elysian pleasures » laisse la place à un « Nearly four » abondamment nourri en guitares. Le tableau est dressé et l’auditeur est prêt au voyage, qui prend des allures king crimsoniennes sur « Man changing the atoms », également prétexte à un superbe solo de trompette. « In tides » révèle un chant balançant entre David Gilmour, John Lennon et Colin Blunstone (The Zombies, Argent), ainsi que de belles nappes de notes en quarte augmentée, toujours angoissantes à souhait. Après les douceurs de « Serpentine », les expérimentations percussionnistes de « Birds’ nest » ou les vapeurs de guitares quasi brésiliennes de « Smoke signals », Carpet nous convoque tous pour ce final « For the love of Bokeh » qui rassemble en treize minutes toute la palette du savoir-faire du groupe.

On est en plein rock progressif vintage, complexe mais jamais pédant, rêveur mais jamais niais. En somme, un bel exercice musical de la part d’une jeune génération qui n’a pas oublié ses maîtres à penser des Seventies. Rassurant.

Pays: DE
Elektrohasch EH 163
Sortie: 2013/05/17

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