LOWTHER BAND, Henry – Child Song
Né à Leicester en 1941, Henry Lowther a mené à travers le temps, sans extravagance, une longue carrière de second couteau. Initié à la musique par son père, il joue dans la fanfare de l’Armée du Salut, étudie ensuite le violon, puis la trompette. Son intérêt pour toutes les formes de musiques, preuve d’une grande ouverture d’esprit, lui permet de s’intégrer aisément dans chaque univers artistique désiré.
En 1970, poussé dans le dos par le manager de Keef Hartley, il monte un groupe et enregistre cet album. Naturellement stressé et peu séduit par une carrière de leader, dès les premières difficultés, il n’insiste pas et reprend son ancien boulot d’accompagnateur, plus en ligne avec sa personnalité. C’est ainsi que durant cinq décennies, on le retrouve dans l’ombre d’une série impressionnante d’artistes de tous calibres et de tous horizons, dont Jack Bruce, John Mayall, Keef Hartley (avec lequel il joua à Woodstock), Manfred Mann, Mike Gibbs, Bryan Ferry, The Buzzcocks, Talk Talk, Van Morrison, Kenny Wheeler, Tony Hymas, … et divers orchestres, de Jazz particulièrement.
En 1969, lorsqu’il tourne aux États-Unis avec Keef Hartley, il découvre les nouvelles orientations de Miles Davis. « In a Silent Way » vient de sortir et « Bitches Brew » est plus qu’en gestation. Impressionné, il greffe cette découverte à sa propre culture Jazz anglaise.
Au final, « Child Song » apparaît comme une fusion réussie entre les visions américaine et britannique du Jazz-Rock de l’époque. L’ensemble est plaisant, aéré, mélodique et sans surcharge. Le climat et l’harmonie demeurent toujours essentiels. Il préfigure des groupes comme Hatfield and the North, National Health et Isotope. Cuivres, bois et piano électrique s’expriment avec art et variété, souplesse et sagesse. Relativement peu présent, le violon apporte une touche inhabituelle, parfois bizarre dans le contexte général. La rythmique est solide avec des percussions bien trempées et des basses à la fois légères et volubiles.
Quarante-trois ans après sa première sortie, cet album ne devrait surprendre personne. Pourtant, placé dans le contexte de l’époque, il fut novateur même s’il ne sortit jamais de l’ombre, mal soutenu par son auteur lui-même. Réussi et abouti, d’une étonnante maturité au contraire de pas mal de ses contemporains, il mérite une attention particulière de la part des amateurs de Jazz anglais, de fusions Jazz-Rock et de Canterbury. Il est à noter qu’après cette brève expérience, Tony Roberts rejoindra Nucleus et Mike Travis, Gilgamesh.
Les titres (49’06) :
- Introduction (7’51)
- Trav’lling Song (8’33)
- Plaything (Child Song and Anima) (9’14)
- ¾ Skip (Trip-Up) (9’31)
- Between (2’04)
- Puppet Song (11’53)
Les interprètes :
- Henry Lowther : Trompette, Bugle, Violon, Percussions & Compositions
- Tony Roberts : Saxophone ténor, Clarinette basse & Percussions
- Mike McNaught : Piano électrique & Percussions
- Daryl Runswick : Basse, Contrebasse & Percussions
- Mike Travis : Batterie & Percussions
+ - Jimmy Jewel : Saxophone ténor (3)
- Neil Slaven : Percussions (3)
Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2393
Sortie: 2013/05/27 (réédition, original 1970)