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GINHOUSE – Ginhouse

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Lorsque l’on évoque la notion de groupe mythique, on pense à ces groupes de rock qui imposent le silence dès qu’on prononce leur nom, à voix basse, d’ailleurs. Chaque paroisse du rock a ses groupes mythiques, qui ne seront pas les mêmes selon qu’on est punk, hardeux, folkeux ou progueux. Le groupe que nous allons évoquer ici va créer l’émotion dans le monde des amateurs de hard rock progressif des années 70. Le nom de Ginhouse ne va pas forcément faire tomber tout le monde de sa chaise mais est capable de faire réagir une certaine frange de collectionneurs ou d’amateurs qui connaissent bien le hard rock anglais du tout début des années 70. Et pour les autres, ils auront bien sûr l’occasion de découvrir Ginhouse grâce à la réédition Esoteric Recordings qui rétablit ce groupe de Newcastle dans ses droits fondamentaux.

Stewart Burlison (basse et chant), Geoff Sharkey (guitare et chant) et David Whitaker (batterie) forment Ginhouse en 1969 à partir de groupes locaux. Notamment, Sharkey évolue dans un combo appelé The Lusika State Group, dont certains autres musiciens iront former le groupe Geordie dans lequel on trouve au chant un autre enfant de Newcastle : Brian Johnson, qui n’est pas encore à l’époque le chanteur qui va remplacer Bon Scott dans AC/DC. Burlison et Whitaker faisaient quant à eux partie de Household, petite formation qui vouait un culte aux Animals et révérait leur chanson « Gin house blues », d’où le futur nom du trio.

Dès ses premiers moments, Ginhouse se forge une réputation flatteuse en concert. En 1970, le groupe gagne un concours de groupes organisé par le Melody Maker, dont le prix est un contrat d’enregistrement avec la vénérable maison Decca. Les musiciens de Ginhouse, cependant, préfèrent signer chez Air Studios, une compagnie de production gérée par le célèbre George Martin, faiseur du son des Beatles. C’est donc tout naturellement que Ginhouse se retrouve à enregistrer son premier (et unique) album dans les prestigieux studios d’Abbey Road, avec le producteur Anders Henriksson (qui participe également à quelques parties de claviers sur l’album).

Est-ce la connotation avec les Beatles qui a poussé Ginhouse à reprendre sur son disque le « And I love her » des Beatles ? On ne sait pas mais il est sûr que cette version jazzy et enlevée du titre des Fab Four n’est pas le plus haut fait d’armes de Ginhouse, qui accouche également d’excellents morceaux hard progressif, comme « Tyne God », « The house », « Sun in a bottle », « Life », « The morning after » ou « I cannot understand ». Des guitares nerveuses, un chant péremptoire, des chœurs impeccables et une section rythmique rapide et fluide sont le secret de Ginhouse, un groupe qui aurait mérité vingt fois de connaître un succès conséquent.

Bien entendu, Ginhouse s’en va rejoindre la cohorte des groupes bourrés de talent qui se retrouvent aux oubliettes. Son album sort en 1971 sur le petit label B&C, plutôt confidentiel et qui ne parvient pas à assurer au groupe une promotion digne de ce nom. L’aisance et l’énergie de Ginhouse sur scène n’arrive pas non plus à faire percer le groupe, qui affiche quand même un palmarès impressionnant de groupes pour lesquels il fait les premières parties : Deep Purple, Yes, Free, Black Sabbath, Led Zeppelin, Jethro Tull, The Who, Fleetwood Mac, Thin Lizzy…

Après la séparation de Ginhouse en 1972, Geoff Sharkey continue une carrière musicale dans des groupes comme Sammy (avec le batteur Mick Underwood, ex-Quatermass et futur membre du groupe de Ian Gillan), Brand X ou Alibi (avec Charlie Morgan, batteur d’Elton John, et Nick Graham d’Atomic Rooster). Dave Whitaker fait quant à lui un passage en 1975-76 dans un groupe prog encore plus mythique et encore plus inconnu que Ginhouse : Kestrel.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2394
Sortie: 2013/05/27 (réédition, original 1971)

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