FOSSEN & STRUIJK BAND – Clubbing
Il n’est un mystère pour personne que le blues de Chicago a essaimé son influence un peu partout dans le monde. Il n’est donc pas étonnant de retrouver ses adorateurs aux Pays-Bas, un endroit qui n’a rien à envier aux États-Unis en matière de groupes de blues expérimentés et talentueux.
Une de ces formations s’appelle le Fossen & Struijk Band, pour la simple et bonne raison que ses fondateurs s’appellent Robbert Fossen et Peter Struijk. Robbert Fossen commence à chanter le blues à la fin des années 80, puis se diversifie avec la guitare et l’harmonica. Vouant un culte à Muddy Waters, Magic Slim, Buddy Guy et Jerry Portnoy, Robert Fossen affirme haut et ferme jouer de l’authentique blues de Chicago. Avec des groupes comme A Crossroads Deal ou le Robbert Fossen Blues Band, il sillonne les Pays-Bas de long en large, ouvrant parfois sur scène pour des calibres américains comme John Primer, Tail Dragger, Chick Rodgers, Nick Holt, Charles Hayes, T Model Ford ou Willie Kent. Ayant pu remplacer sur scène au pied levé un Magic Slim malade en novembre 2012, Robert Fossen peut s’enorgueillir de faire partie de la fine fleur de la profession blues batave.
Son compagnon de route, Peter Struijk, est depuis sa plus tendre enfance un habitué des clubs de jazz et blues de La Haye, où ses parents avaient l’habitude de l’emmener. Apprenti pianiste, il change de stratégie lorsque son grand frère lui offre une guitare. Pour Peter Struijk, ce sera le blues, à la fois comme musicien (en duo avec Robert Fossen), comme producteur (il est propriétaire du label Blueshine Records) ou artiste solo (il a sorti récemment son premier album, « Human ways », avec l’aide de son camarade Fossen mais aussi avec Little Boogie Boy, Hammie van Hall, Peter van Zon et le légendaire Tail Dragger).
Fossen et Struijk sont ici accompagnés par Eduard Nijenhuis (batterie) et Jan Markus (basse) pour la mise au point de leur album « Clubbing », dont le haut niveau explique pourquoi le groupe a gagné l’édition 2012 du Blues Challenge néerlandais et a été finaliste du Blues Challenge mondial tenu à Memphis en janvier 2013. Le quatuor propose onze titres d’un blues canal historique du meilleur aloi. La plupart sont des reprises que Fossen et Struijk sont allés chercher au plus profond du répertoire blues : « Gotta love somebody » de Jimmy Dawkins, « Back to school » de Rice Miller (autrement Sonny Boy Williamson II), le fameux « Can’t be satisfied » de Muddy Waters ou un impressionnant « Sinner’s prayer » de Ray Charles déroulé sur plus de onze minutes.
La voix grave et veloutée de Robbert Fossen semble provenir du tombeau de Muddy Waters et la guitare de Peter Struijk vient convoquer tous les fantômes du blues flottant encore autour du delta du Mississippi ou dans les rues de Chicago. Leur album trouve sa force dans le classicisme impeccable de leur blues et la variété des climats que les musiciens mettent en scène. Du solide.
Pays: NL
Music Avenue
Sortie: 2013/06/28