HILL, Robbie & THE BLUE 62’s – Price to pay
L’histoire de Robbie Hill & The Blue 62’s commence en Finlande où un guitariste écossais nommé Robbie Hill rencontre un bassiste américain du nom de Jesse King. Ces deux-là ont ressenti l’appel du blues et ont cru bon de s’expatrier à la recherche du son originel où des camarades de lutte pourront servir au mieux leurs desseins musicaux. Le chemin est donc long et la rencontre entre ces deux vagabonds loin de leur pays a déjà l’allure d’une bonne histoire à raconter dans une chanson de blues.
Robbie Hill étudiait la musique dans son Écosse natale tout en parcourant le Royaume-Uni en quête d’endroits où jouer et en écoutant les conseils du bluesman Otis Grand qui lui disait de ne pas hésiter à prendre le large en cas d’impérieuse nécessité. De son côté, à des milliers de kilomètres de là, Jesse King regardait gronder les vagues de la côte de son Oregon natal, en assouvissant conjointement une passion pour la cuisine et pour la basse. Après avoir joué autour des feux de camp et des bars du coin, il part lui aussi pour Helsinki, qui n’est pas forcément le premier endroit qui vient à l’esprit quand on envisage le blues.
Quoi qu’il en soit, à Helsinki, Hill et King mettent la main sur le troisième lascar de leur trio, Tatu Pärssinen, typique produit local élevé à Oulu et sorti d’une école d’architecture. Celui-ci est également batteur et il taquine volontiers les rythmiques jazz ou africaines. Ensemble, les trois hommes mettent au point un répertoire qui associe leurs influences respectives. Il en résulte ce premier album de Robbie Hill & The Blue 62’s, dont on ne saisit pas bien la signification du nom. Sont-ils tous nés en 1962 ? 62 est-il leur chiffre préféré ? On ne sait pas.
Mais une chose est sûre, c’est que ce trio est parvenu à concocter une dizaine de titres tout en blues de velours, subtil et classieux et agrémenté d’une petite touche jazz parfaitement en phase avec l’ensemble. Que ce soit dans la gravité électrique de « Price to pay », les remous dansants de « Bad woman », la somptueuse ballade blues « Second chance », un excellent « Strange blues » à la Steve Miller ou les sonorités grasses de « No place to hide », tout dans cet album fleure bon le blues à la fois classique et moderne. L’esprit de la musique est enfoui dans les racines mais son mode d’exécution est résolument en phase avec son époque. Ce premier album n’est donc surtout pas à prendre à la légère, car Robbie Hill et ses hommes savent non seulement trousser de la bonne musique, variée et sincère, mais ont tout compris à la finesse, l’indépendance et la beauté du blues.
Pays: FI
Music Avenue 250349
Sortie: 2013/06/28