FLASH featuring Ray BENNETT & Colin CARTER – Flash
En avril 1970, après les albums « Yes » (1969) et « Time and a Word » (1970), le guitariste Peter Banks quitte Yes. Il papillonne un temps avant de fonder Flash en août 1971 avec Colin Carter au chant, Ray Bennett à la basse et Mike Hough à la batterie. Viré de Yes à la même époque, le claviériste Tony Kaye collabore un temps au projet. En novembre 1973, après de nombreuses tournées, trois albums intéressants (« Flash », « In the Can », « Out of Our Hands ») et un succès public acceptable, le quatuor jette le gant en proie aux classiques tensions internes. Au cours des trente-cinq années suivantes, diverses tentatives de reformation échoueront. En 2009 pourtant, Colin Carter et Ray Bennett parviennent à réactiver la machine avec de nouveaux partenaires. Fruit de cette collaboration, « Flash » sort en 2013. Pour information, Peter Banks est décédé en mars 2013.
À l’écoute, le duo Carter et Bennett n’usurpe pas le nom originel. Il prouve qu’il n’a pas perdu la main. Sur les neuf plages, sept sont neuves et d’un incontestable intérêt, une, « Manhattan Morning » issue du troisième album, est heureusement revisitée et la dernière, le superbe « Hurt » de Nine Inch Nails, est abordée magistralement dans une optique plus progressive.
Ray Bennett officie maintenant à la guitare et étonne par ses capacités sur le manche. S’il reste à la basse sur disque, toujours dans l’approche percutante de Chris Squire, il cède la main sur scène. Il reçoit aussi un soutien appréciable de son compère à la guitare rythmique, aussi pertinent que celui qu’il offre lui-même au chant. En fait, la complémentarité de ces deux artistes est exemplaire et justifie à elle seule la réussite de cette réunion. Un claviériste à temps plein apporte une dimension supplémentaire, comme l’apporta trop brièvement Tony Kaye il y a quarante ans. « Richerd of Venice » en représente l’expression ultime.
Sans surprise, Flash ne réinvente rien. Il reste dans le créneau du Rock Progressif du début des années septante, vigoureux et remuant, chatoyant et soigné, mais sans hypertrophie, démesure ou longueurs. Les sonorités et l’esprit ont certes évolué, mais les assises restent identiques.
En définitive, les amateurs du genre et de l’époque seront satisfaits. Ils retrouveront aussi de nombreux traits et couleurs de Yes, sans Rick Wakeman, et, plus encore, de Wishbone Ash : une fusion rare et surprenante, mais idéale et réussie.
Les titres (58’48) :
- Night Vision (Carter)(6’31)
- Hurt (Reznor)(9’30)
- Something So Dark (Bennett)(7’16)
- Manhattan Morning (Carter)(5’30)
- Into the Sun (Bennett)(8’23)
- Grand Canyon (Bennett/Carter)(8’19)
- Morpheum (Bennett)(4’57)
- 10.000 Movies (Carter)(4’54)
- Richerd of Venice (Bennett/Daugherty)(3’28)
Les interprètes :
- Colin Carter : Chant & Guitare rythmique
- Ray Bennett : Guitares, Basse, Claviers, Percussions & Chant
- Rick Daugherty : Claviers
- Mark Pardy : Batterie
- Paul Pace : Batterie
Pays: US
Purple Pyramid CLP 0339
Sortie: 2013