STARKILL – Fires of life
Formé à Chicago fin 2008, Starkill met en application les leçons reçues après l’écoute longue et patiente de ses héros métalliques, Dimmu Borgir, Nightwish, Amon Amarth, Children Of Bodom ou Dragonforce. Ces influences typiquement européennes font forte impression sur les mômes que sont encore Parker Jameson (guitare lead, chant, claviers, programmation symphonique), Spencer Weidner (batterie), Charlie Frederici (guitare) et Mike Buetsch (basse). Ceux-ci ont la ferme intention de fusionner toutes ces influences, ignorant qu’ils vivent dans un pays où les jeunes font plutôt dans le metalcore crétin et le hardcore bas du front. Pour les mecs de Starkill, l’avenir se situe dans les batailles de l’heroic fantasy et les sagas de vikings si bien portées par les combos de death metal et black metal européens.
En 2010, le quartette (qui doit afficher 17 ans de moyenne d’âge tout au plus) sort un premier EP autoproduit sous le nom de Massakren (encore une marque de respect pour la Scandinavie ou le monde germanique) et tourne intensivement aux États-Unis. Ces efforts finissent par payer puisque le groupe, rebaptisé Starkill (simple et clair, comme nom) parvient à signer chez l’important label Century Media, garantie d’une distribution mondiale et de gros moyens de promotion.
Le résultat est ce « Fires of life » qui met en branle des pans entiers de la cosmogonie death mélodique et black metal. Et quand on se souvient de l’âge des protagonistes (à peine une vingtaine d’années aujourd’hui), on ne peut que se rallier à la conclusion que tout ceci est impressionnant, à la limite du magistral. Bien sûr, il n’y a pas grand-chose de nouveau dans ces dix chansons de « Fires of life », on navigue entre Dimmu Borgir et Dragonforce, avec une petite touche de Children Of Bodom de temps à autre. Mais l’enjeu de l’album réside dans l’interprétation impeccable des morceaux, portés par un mur de décibels massifs et implacables. Et là-dessus, la guitare de Parker Jameson vient placer des solos dignes des plus grands guitar-heroes des années 80, Yngwie Malmsteen en tête. On reste sidéré par la vitesse d’exécution des solos, à peine capable de suivre la course folle des doigts du gratteux sur le manche.
C’est ce mélange entre brutalité féroce et mélodie, la rencontre d’un death metal mélodique et d’un black metal symphonique, le choc frontal entre modernité et classicisme qui donnent un charme certain à cet album, qui souffre certes de petits défauts de jeunesse (le groupe amasse la grande diversité de ses influences dans un premier album au détriment d’une certaine cohérence) mais qui convainc par sa poigne, l’aisance des compositions et la technique déjà ultra-rodée des musiciens, dont les photos semblent révéler un énième clone des baby rockers frelatés de Tokio Hotel. Mais ne vous fiez pas aux apparences, Starkill, c’est du métal de chez métal derrière lequel plus rien ne repousse !
Pays: US
Century Media
Sortie: 2013/05/13