KINGS DESTROY – A time of hunting
Les origines de Kings Destroy remontent à loin, très loin. Nous sommes à New York en 1986 lorsque le guitariste Carl Porcaro fonde un combo hardcore baptisé Breakdown. Cette formation évolue deux ans plus tard en Killing Time, au moment où le guitariste Chris Skowronski entre dans le paysage. Killing Time va gagner une réputation flatteuse et mythique dans les milieux hardcore new-yorkais, notamment grâce à son premier album « Brightside » (1989), devenue depuis une référence chez les spécialistes du hardcore new-yorkais. Skowronski opère également dans un autre combo hardcore appelé Uppercut, où il côtoie le chanteur Steve Murphy et le batteur Rob Sefcik (qui fait aussi partie du groupe doom Begotten, un des premiers du genre à la fin des années 80).
Nous avons dès cette époque les quatre protagonistes qui vont former Kings Destroy à la fin des années 2000. Entre-temps, les membres de Killing Time ont sorti cinq albums en une vingtaine d’années et se sont progressivement tournés vers le côté obscur du stoner rock, avec un doom metal hérité de Black Sabbath et de The Obsessed. Le bassiste de Kings Destroy, Ed Bocchino, quitte le groupe en 2011 et est remplacé par Aaron Bumpus, un ancien des punks d’At A Loss dont l’album « Falling away from » avait été produit en 2003 par Chris Porcaro.
Kings Destroy fait ses débuts discographiques avec « And the rest will surely perish » (2010), premier album qui établissait clairement les influences du groupe envers le métal épais forgé par ses prédécesseurs Pentagram, Trouble ou Candlemass. Sur « A time of hunting », il n’y a donc pas de surprises et on replonge dans des rythmiques lentes, pesantes, servant un chant calme et posé éructé par l’imposant Steve Murphy. La huitaine de titres se révèle d’ailleurs assez monolithique dans son inspiration : mid-tempo puissant, guitares blindées évoluant à l’allure d’un robot de plomb au milieu desquelles surgit de temps à autre un solo à la Tony Iommi, son massif et sénatorial.
On est ici en territoire balisé mais Kings Destroy parvient à faire prévaloir son style particulier, optant résolument pour la lenteur et l’épaisseur du son. Entre les sonorités brumeuses de Sleep ou les accès de rage oppressante de YOB, « A time of hunting » fait son chemin à travers un doom metal traditionnel mais parfaitement bien maîtrisé. L’album est produit par Sanford Parker (YOB, Zoroaster, Unearthly Trance, Minsk, Nachtmystium) et mixé par David Bottrill (Tool, Muse, King Crimson). Autant dire qu’entre les mains de ces sorciers du son, l’album de Kings Destroy prend de belles proportions soniques. Le superbe final de « Blood of recompense » ou les ambiances boueuses et apocalyptiques de « Turul » valent le coup d’oreille.
Pays: US
War Crime Recordings
Sortie: 2013/05/14