WINDMILL (The) – The Continuation
Une fois n’est pas coutume, c’est la Norvège qui sera ici à l’honneur avec ce groupe sorti de nulle part et qui intrigue d’entrée votre serviteur par la belle illustration du digipack mais, surtout, par le grand nombre d’instruments utilisés pour l’orchestration des compositions de cet album. En effet, pas moins de six musiciens présents pour un opus mixé par le grand David Johansen en personne. Pour ce qui est de l’équipe qui ne manquera pas de nous surprendre, Jean Robert Viita se charge des claviers et du chant, Erik Borgen et Stig Andre Clason sont là pour les guitares, Arnfinn Isaksen pour la basse et Sam Arne Noland pour la batterie et les percussions. Épinglons enfin Morten Clason qui endosse la charge du saxophone, de la flûte et qui épaule ses collègues pour les guitares et les claviers. Notons encore que le chant et les choeurs sont en fait assurés par plusieurs musiciens. Fondé en 2001, le groupe produit son premier album seulement en 2010 après plusieurs années de travail acharné. Donc « The Continuation » est le second album de ces Norvégiens.
Plage titulaire pour débuter avec un relent de flûte accompagnée ici du piano et donc de musique médiévale, avant le démarrage du rock où la guitare monte en hauteur. Un folk progressif bien rythmé où une guitare s’envole et l’autre donne la mesure. La flûte apporte ici un petit côté proche du groupe Overhead. Piano à nouveau accompagné ici de claviers qui rappellent de vieux Genesis. Orgues et guitare acoustique introduisent un chant posé comportant un beau timbre de voix. C’est en fait une belle ballade auquel nous avons droit où l’orchestration et le chant de Morten apportent beaucoup de fraîcheur. Les synthés, qui virevoltent à certains moments, nous offrent une touche plus progressive. Cette longue plage va par la suite s’accélérer pour évoluer vers un rock progressif bien charpenté mais qui reste malgré tout léger. L’une des guitares reste aérienne. Quant aux orgues, ils nous emmènent vers le jazz. N’oublions pas la flûte qui nous revient pour maintenir le côté folk. Belle démonstration technique de nos musiciens qui fredonnent la mesure. Beau travail des choeurs avant que les orgues et la batterie ne redonnent du corps à ce morceau qui est finalement une grande réussite avec, pour finir, une très belle guitare espagnole qui lance sa compagne électrique. Tout tout bon !
Synthés aériens pour suivre, la flûte apportant à nouveau de la douceur avant que l’orchestration prenne de l’élan. Une composition où lyrisme et folk apparaissent en même temps qu’un chant à nouveau posé et qui va s’accélérer au fur et à mesure du temps. Ici, c’est Erik qui nous offre son bel organe vocal. Magnifique passage vocal ! N’oublions pas la guitare électrique qui n’est pas en reste et qui s’exprime à nouveau avec beaucoup d’ampleur. Une nouvelle grande réussite pour nos amis norvégiens. Folk progressif typé Overhead pour continuer notre voyage, et ce, avant de partir sur un tempo saccadé où rock, reggae et folk font bon ménage. Ici, le chant est plus grave mais rassurons-nous, car voici venir un bel exercice des choeurs qui introduit la guitare électrique. Une quatrième composition peut-être plus brute, qui apporte un peu moins de finesse. On termine donc notre aventure par un grand épique de plus de 24 minutes, décomposé en trois actes. D’emblée, les guitares électriques partent vers les hauteurs avant l’arrivée du piano et de la flûte. La ballade progressive domine dans un premier temps avec, en arrière-plan, des choeurs travaillés. On se laisse planer jusqu’au moment où la guitare électrique et la batterie prennent du punch et saccadent l’harmonie musicale. Maintenant, c’est un rock où les guitares et les orgues nous entraînent vers l’univers du métal et où le chant se fait plus rocailleux et plus brutal. Les claviers maintenant le côté progressif avant de s’élancer vers une dernière partie plus jazzy où le saxophone fait enfin son apparition. Exercice de style du piano avant un final qui revient vers la ballade, le chant étant plus posé. Bien sûr, c’est la guitare électrique qui clôture l’opus.
Voilà une bien belle découverte qui ravira tous les amateurs de rock nordique car nous sommes ici en présence d’une musique qui s’apparente aux Overhead, Gaspacho, Moon Safari ou Gargamel. Dans les grands moments, on pensera même au grand Camel car ici l’orchestration et le travail vocal sont d’un tout bon niveau avec des passages qui paraissent presque magiques. Alors chers auditeurs, ouvrez bien grand vos oreilles car voici à la fois de la fraîcheur, mais aussi du punch comme la force d’une fleur qui s’ouvre et qui nous offre ses belles couleurs. Coup de coeur de votre serviteur !
Pays: NO
Autoproduction WRCD002
Sortie: 2013/03/13