CD/DVDChroniques

BORN RUFFIANS – Birthmarks

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

C’est en 2004, dans la cour d’un lycée de l’Ontario au Canada, que Born Ruffians voit le jour, lorsque le guitariste Luke Lalonde, son cousin de bassiste Mitch DeRosier et le batteur Steve Hamelin font passer des auditions infructueuses pour trouver un chanteur. Au moment où tout le monde remettait tout à place, Luke se remémore son passé d’enfant de choeur et chante « Rocky Raccoon » des Beatles. L’évidence surgit : nul besoin d’ajouter un nouveau membre au trio, le plus frêle de la bande sera chanteur et commandera à la destinée de Born Ruffians en tant que compositeur principal. Néanmoins, par la suite, un quatrième membre est venu s’ajouter au trio, le claviériste Andy Lloyd, transfuge de Caribou.

La suite dessine une ascension rapide mais raisonnable : des tournées dans un minivan blanc qui les emmène dans toute l’Amérique du Nord, puis un premier EP « Brut De Décoffrage » qui paraît à l’automne 2006. L’accueil est favorable, la réputation grandit et les Born Ruffians consolident l’éclectisme musical nouvellement prôné par la maison Warp en signant sur la structure de Sheffield. L’année 2007 se partage entre des tournées de plus en plus fameuses (première partie de Caribou et Hot Chip, des Hidden Cameras et de Peter, Bjorn & John), et l’enregistrement de leur premier album. Recruté sur les conseils de leur manager Leila Hebden (soeur de Kieran Hebden, alias Four Tet), le producteur Rusty Santos (notamment responsable de « Sung Tongs » pour Animal Collective) est à la manoeuvre et parachève « Red, Yellow And Blue ». Ils nous en boucheront toujours un coin ces Canadiens, pays riche en très bons groupes. Born Ruffians vient de sortir son troisième opus, toujours un tournant dans la carrière d’un groupe. Soit il ne se renouvelle pas et il sombre dans l’oubli total, soit il nous fait un album de Dieu le père et la carrière décolle vers le haut. Je ne peux que prédire du bon pour ce sacré groupe originaire de Victoria qui est le nom d’une reine. Eh bien, ces petits jeunes, ils ont un sacré talent et sont prêts pour devenir un groupe phare de la scène canadienne.

« Birthmarks » est définitivement l’album de la vigueur retrouvée. Exit leur producteur depuis les débuts Rusty Santos (Animal Collective), le choix s’est porté pour ce troisième opus sur Roger Leavens, distingué au préalable sur « Rhythymnals », l’excellent album solo du chanteur/compositeur Luke Lalonde paru il y a seulement quelques mois. Le leader des Born Ruffians, tellement satisfait du résultat, lui a renouvelé sa confiance et l’a présenté au reste du groupe. Autre changement notable, c’est le label de Toronto, Paper Bag Records qui récupère le groupe suite à leur départ de Warp. Le quatuor nous revient après trois années d’absence avec un disque fidèle à lui-même. Des chansons explosives et colorées qui donnent envie de chanter à tue-tête avec le leader Luke Lalonde. Une pop solide qui accroche dès la première écoute. Born Ruffians, c’est sympa et ça fait du bien.

On débute cet excellent opus par le très bon « Needle » qui est le nouveau single précédant la sortie de l’album. C’est de la bombe ce morceau. La voix y est très prenante et attaque de front l’auditeur attentif à rebrousse-poil. Avec « 6-5000 », on a des sons tous propres, une mélodie plus qu’accrocheuse et un refrain qui vous reste bien dans la tête. Pour « Ocean’s Deep », la voix de Luke me fait de plus en plus penser à celle de MGMT, groupe que j’adore et qui possède un groove très efficace. La basse est omniprésente et n’est pas du tout agressive. « Permanent Hesitation » et « Cold Pop » sont des hits en super puissance. Ils accrochent les tympans délicats à la première écoute, c’est de toute beauté. Voilà une douce ballade, « Golden Promises », elle fera peut-être fureur sur le dance floor. « Rage Flows » est pop à souhait, c’est une de mes chansons préférées. « So slow » est tout en douceur, la voix de Luke est toute en musicalité, elle se fait un peu plus grave par après, mais celle-ci vous interpelle en profondeur. Le morceau « With Her Shadow » était le premier single extrait de ce bel opus et c’était prémédité. Avec « Too Soaked To Break », on replonge pour moi dans l’univers coloré de MGMT. Pour « Dancing On The Edge Of Our Graves », Luke et son groupe ont certainement écouté The Beatles, l’instrumentation est soignée et le refrain très années 60. La dernière chanson « Never Age » termine ce bel opus tout en beauté, c’est calme, doux, lent et accrocheur.

Le printemps est là et Born Ruffians nous fait un très bon album. Les Canadiens peuvent être fiers. Chers lecteurs, précipitez-vous très vite chez votre disquaire pour vous procurer ce bijou précieux qui comporte douze petites perles de culture. Messieurs les programmateurs de concerts, faites-nous vivre un bon moment en invitant ce groupe canadien incontournable en concert dans la capitale de l’Europe. « Birthmarks » est un album à prendre si vous partez seul dans le désert ou sur une île déserte.

Liste des morceaux :

  1. Needle
  2. 6-5000
  3. Ocean’s Deep
  4. Permanent Hesitation
  5. Cold Pop
  6. Golden Promises
  7. Rage Flows
  8. So slow
  9. With Her Shadow
  10. Too Soaked To Break
  11. Dancing On The Edge Of Our Graves
  12. Never Age

Pays: CA
YEP ROC Records
Sortie: 2013/04/29

Laisser un commentaire

Music In Belgium