MACHINE (The) & SUNGRAZER – Split album
Quand deux des meilleurs poulains du label Elektrohasch sont réunis en un seul album, les étincelles ne sont pas loin. J’explique et j’éclaircis. Elektrohasch, label stoner allemand dirigé par Stefan Koglek, lui-même guitariste, chanteur, compositeur et gourou du groupe Color Haze, a édité en 2011 les deux premiers albums de Sungrazer et le troisième album de The Machine, suivi de son quatrième opus en 2012. « Sungrazer« et « Mirador« pour ce qui est de Sungrazer, et « Drie« et « Calmer than you are« de The Machine révélaient deux excellentes formations néerlandaises débordantes de talent et de puissance dans la grande famille du rock stoner. Au passage, il ne faudrait pas négliger non plus les deux premiers albums de The Machine, « Shadow of The Machine » (2007) et « Solar corona » (2009), tout aussi succulents et cosmiques que les suivants.
Ceux qui n’ont pas fait l’acquisition de ces albums (je leur donne encore quinze jours, après je leur envoie mes hommes de main) peuvent découvrir désormais Sungrazer et The Machine réunis dans un album partagé où chacun des groupes présente trois compositions nouvelles. C’est bien sûr Elektrohasch qui délivre cette pièce de choix en provenance directe des anneaux de Saturne et il n’y a plus qu’à enfiler sa combinaison de cosmonaute pour se laisser embarquer dans un voyage autour de la lune, coincé dans les turbines du moteur de la fusée.
C’est The Machine qui ouvre le bal avec ses trois titres « Awe », « Not only » et « Slipface ». Le groupe déverrouille immédiatement les forces telluriques avec un premier morceau ultralourd gonflé de force massive, et tout cela en près de onze minutes, histoire de ne pas être radin avec l’auditeur. Le deuxième morceau fait intervenir la voix pour une courte transition nerveuse et rapide, avant que « Slipface » ne remette le couvert astronautique pour onze nouvelles minutes d’ambiances plus aériennes et psychédéliques.
Le défi lancé à Sungrazer ne peut rester impuni. Le groupe réplique donc avec trois morceaux plus cohérents au niveau de la durée, puisque « Dopo », « Yo la tengo » et « Flow through a good story » affichent sept minutes et trente secondes de moyenne. On démarre avec des guitares râpeuses parties gratter les fonds d’ampli sur un lit de basse lourde aux textures répétitives. Les interventions de guitares prennent vite des allures stratosphériques, brillant de mille feux dans la galaxie. Plusieurs épisodes d’intensités variables se succèdent au cours de ce morceau, auquel succède un « Yo la tengo » tout en finesse et en flottements psychédéliques, remués de temps en temps par des envolées de guitare somptueuse. La même souplesse des instruments et l’angélisme des voix sont maintenus sur le troisième morceau qui place également des rafales de guitares bien senties, un peu dans une veine Queens of The Stone Age.
Résultat des courses : tout le monde a gagné, pas de jaloux. Le bras de fer entre les deux groupes se solde par un match nul, Sungrazer et The Machine étant aussi excellents l’un que l’autre. Chacun y est allé de sa touche personnelle mais toujours au service de la musique et d’impeccables ambiances stoner. La fusée peut revenir sur terre, les commandants Sungrazer et The Machine vous souhaitent un bon retour et espèrent vous revoir bientôt embarquer dans leurs soucoupes volantes.
Pays: NL
Elektrohasch 161
Sortie: 2013/03/15