ALEXX & THE MOOONSHINERS – Mooonset, mooonrise
Alexx & The Mooonshiners existent depuis 2006 et prospèrent dans le blues rock grâce à leur arme secrète, la chanteuse franco-écossaise Alex Wokenschroll, dont le passé hard rock et punk a été savamment reconverti pour la cause du blues. L’autre élément fondamental du groupe, c’est le guitariste Lionel Riss, toujours en recherche d’idées pour faire progresser son projet.
Après un premier album suivi de l’album « Live« en 2011, Alexx & The Mooonshiners ont intensivement travaillé sur leur nouvel album qui se base sur un concept simple : générer une schizophrénie parfaite avec un double album dont le premier disque serait plutôt cool et le second nettement plus nerveux. C’est ainsi que naît « Mooonset, Mooonrise » qui réunit une vingtaine de morceaux qui montent progressivement en puissance. Les dix morceaux de « Mooonset » flirtent avec le folk et le funk tandis que les onze de « Mooonrise » opèrent davantage dans un registre blues et rock ‘n’ roll.
Alex Wokenschroll (chant), Lionel Riss (guitare), Eric Lipaudon (basse), Pascal Raphard et Aurélie Simenel (batteries) se sont entourés de quelques invités pour mener à bien ce projet ambitieux. On trouve surtout aux violoncelles deux petits maîtres avec Stanley Adler et Olivier Koundouno qui viennent parsemer les morceaux de fines touches d’archet donnant davantage de fond et de personnalité aux morceaux. Damien Cornelis (claviers), Jean-Marc Henaux (harmonica), René Mirat (violon, banjo et mandoline), Miss Brumna (chœurs) et Flore Chaval (claquettes) terminent de rendre encore plus subtiles ces compositions construites avec rigueur et intelligence.
Parmi tous ces morceaux, il est deux reprises dont il faut parler. Il y a évidemment une reprise douce pour le premier disque et une plus électrifiée sur le second. La première reprise s’attaque au mythique « Comfortably numb » des Pink Floyd, dans une approche encore plus délicate que le morceau original. Les Mooonshiners se lancent ici un lourd défi qu’ils relèvent avec brio. La reprise de « Should I stay or should I go » des Clash est quant à elle traitée façon blues pur, ce qui la rend méconnaissable dans un premier temps mais lui donne ensuite un nouvel éclat tout à fait pertinent.
Pour le reste, le groupe nous emmène sur cette longue route qui démarre dans un folk délicat (« Not the best », « All this to you ») puis vient chatouiller des ambiances funk (« L.I.T.O.L.M. ») ou blues rock (« Woofriii ») et west coast (« Come on »). Dans le second disque, on tourne un peu plus les boutons des amplis pour des chevauchées blues rock bien rivetées (« Strange », « Memories of a dark island », « Witless »). La voix accrocheuse et souple d’Alex Wokenschroll est toujours au rendez-vous quand il s’agit de faire tonner les menaces sonores ou amadouer les tympans à coup de sucre d’orge.
Il n’y a aucun risque de s’ennuyer sur cet album cohérent et sympathique. Ceci est d’autant plus louable que l’exercice du double album contient toujours un risque de ce côté puisqu’il faut tenir une certaine distance, ce qui ne protège pas toujours de la lassitude. Mais ici, c’est le fun, la bonne musique et l’enthousiasme qui sont à la manœuvre. Alors, pourquoi se priver ?
Pays: FR
Dixiefrog DFGCD 8744
Sortie: 2013/04/23