NOLAN, Clive – Alchemy
Nouveau projet et un de plus pour le productif Clive Nolan avec, cette fois, une aventure victorienne de 1842 où se développe le sens de la noirceur et du mystère. Tout est bien sûr écrit et composé par le grand Clive himself qui, depuis de nombreuses années, illumine de sa créativité le monde du rock progressif et symphonique. Pour ce nouveau départ, notre chef d’orchestre s’est adjoint les services d’une toute grosse équipe parmi laquelle on trouve Tracy Hitchings de Landmarq et compère de Clive pour le projet Strangers on a train déjà chroniqué sur le site. On compte également Andy Sears de Twelfth Night, Paul Manzi d’Arena, Damian Wilson de Threshold, Paul Menel ex-IQ, David Clifford, Agnieszka Swita et Noel Calcaterra. Sont également présents ses complices de Caamora avec Park Westwood, Scott Higham, Claudio Momberg et Kyian Amos. Une fabuleuse brochette de musiciens pour un projet qui fait déjà l’objet d’un DVD avec le captage du tout premier concert d’Alchemy au fameux Wyspianski Theatre de Katowice en Pologne.
Non pas une, mais bien deux galettes avec près de 27 compositions où c’est le prologue qui lance la grande aventure dans un ton brumeux et mystérieux, puis vient alors l’explosion de son qui nous lance dans un rock symphonique enjoué. D’emblée beaucoup de recherche avant l’arrivée des voix de Tracy et de Paul pour le départ d’un rock progressif proche des grandes réalisations d’Arena. Beaucoup d’ampleur présente qui n’empêche pas de mettre en évidence le chant de chaque protagoniste. Chant de chorales et chant théâtral pour suivre, avec aussi de la narration pour envelopper un rock progressif et symphonique. Suivant l’histoire qui nous est comptée et le style démonstratif, nous sommes bien en présence d’un concept-album ! Au risque de me répéter, beaucoup d’ampleur jusqu’à présent avant un moment plus classique où l’on pense aux grandes musiques de film. Beaucoup de soins apportés au niveau de l’orchestration mais aussi du travail vocal, tout çà pour nous rappeler que c’est bien le grand Nolan qui commande tout cela de mains de maître en plus ! Tous les styles se bousculent pour un ensemble qui reste malgré tout fort homogène et fort agréable à suivre. Comme je l’ai déjà dit, on reconnaît rapidement le coup de patte de Monsieur Clive, pour une musique bourrée de recherches et d’idées. Des passages enjoués de rock symphonique s’entrecoupent de passages plus lyriques où les voix sont mises en évidence. Un Arena théâtral en quelque sorte qui nous rapproche dangereusement du fabuleux « The Visitor » car nous sommes bien ici à un très haut niveau !
Démarrage en fanfares avec orchestre au grand complet pour commencer la seconde galette qui maintient le tout grand niveau du premier disque. J’ai parlé tantôt du fabuleux concept-album d’Arena paru en 1998 et qui marqua le monde du rock progressif. J’ai bien peur que le projet Alchemy engendre le même impact sur la population. Il a ici bien sûr plus de narrations et de passages théâtraux, mais le niveau musical et le travail de composition sont du même tonneau. L’on peut reprocher que l’histoire traîne peut-être en longueur et que c’est peut-être trop théâtral et qu’il y a beaucoup de passages parlés, tout ceci est ici contrebalancé par un gigantesque travail d’écriture et de composition. Moi j’oublie ces petits défauts, d’autant plus que la voix de Tracy va prendre de la puissance au fur et à mesure des morceaux.
Clive Nolan nous éclabousse ici de son grandissime talent de compositeur et de musicien avec une toute grande oeuvre musicale qui fait de ce coffret un concept-album d’une toute grande valeur. Les vrais puristes et connaisseurs iront, j’en suis sûr, jusqu’au bout des deux galettes et il faudra le faire pour avoir une complète opinion du travail effectué. Monsieur Nolan, vous êtes bien un tout grand Monsieur de la musique !
Pays: GB
Metal Mind Records MASS CD 1469 DGD
Sortie: 2013/03/04