BLEED FROM WITHIN – Uprising
À quelques kilomètres au sud de Glasgow se tient la petite cité d’Hamilton. C’est là que naît Bleed From Within, une formation deathcore composée de Scott Kennedy (chant), Dave Lennon (guitare), Davie Provan (basse), Graig Gowans (guitare) et Ali Richardson (batterie). Nous sommes alors en 2005 et le groupe ne tarde pas à réaliser « In the eyes of the forgotten », un premier EP autoproduit qui va lui servir à se faire connaître. Et cela commence à marcher un peu puisque Bleed From Within est déjà affiché en première partie de groupes deathcore passant dans leur région, comme les Australiens d’I Kill The Prom Queen ou les Américains de Black Dahlia Murder, sans doute la plus grosse influence de Bleed From Within.
Après un deuxième EP en 2007 (« Welcome to the plague year »), Bleed From Within acquiert les indispensables galons nécessaires à sa progression et à son accès à l’étape du premier album. C’est un contrat avec Rising Records qui permet au groupe de sortir son premier album « Humanity » en 2009. La critique souligne les qualités vocales de Scott Kennedy et la brutalité maîtrisée d’un death metal mélodique mâtiné de hardcore qui place Bleed From Within dans la catégorie des espoirs du genre.
La montée en puissance de Bleed From Within se confirme avec « Empire » (2010), son deuxième album qui est considéré comme son meilleur. Le groupe est parvenu à se détacher sensiblement de ses influences et élabore une musique plus axée sur le metalcore mais toujours parfaitement convaincante du point de vue des compositions, du son et du chant.
Après deux années de tournées intensives, marquées par le départ du guitariste Dave Lennon en 2011 (remplacé par Martyn Evans), Bleed From Within signe sur le label Century Media, dont le rayonnement est susceptible de lui ouvrir de nouvelles portes. Le bélier qui ouvrira ces portes est peut-être ce nouveau « Uprising », qui sort tout juste des fonderies ces jours-ci.
Par rapport à « Empire », on dira que ce troisième album des Écossais enragés tient bien la comparaison, en étant toutefois un chouia en dessous en raison d’un choix résolument en faveur des règles les plus strictes du deathcore, ce qui n’offre pas toujours la diversité nécessaire pour aérer l’album. Le deathcore en tant que tel est déjà un genre tellement codé que s’y tenir obstinément n’offre pas beaucoup de perspectives créatrices. Un groupe talentueux comme Bleed From Within, qui avait su élargir sa palette sur son précédent album, n’aurait pas dû avoir de scrupules à persévérer dans cette voie.
Ici, la douzaine de titres qui défilent ont tendance à conserver la même structure et les mêmes recettes. Cette uniformité des morceaux est néanmoins sauvée par le style et le son de Bleed From Within, qui sait parfaitement dévaster nos tympans avec des guitares en fusion et un chant rageur mais intelligible. Il faut dire que le son est ici parfaitement efficace, servant au mieux des breaks carnassiers et des riffs redoutablement blindés. Ce sont Martyn Ford (Bullet for My Valentine, Trivium, As I Lay Dying), Adam Getgood (Periphery) et Romesh Dodangoda (Funeral For A Friend, Sylosis) qui ont opéré derrière les manettes, ça aide. Et quand on sait que c’est le grand Logan Mader (guitariste de Machine Head) qui a fait le mixage, il n’y a plus trop de craintes à avoir.
« Uprising » est en quelque sorte le véhicule qui emmène Bleed From Within vers les marches supérieures du podium. Pour séduire un plus large public, il faut en revenir à des formules plus simplistes mais néanmoins efficaces. Ici, Bleed From Within privilégie la vitesse et la robustesse au détriment de la manœuvrabilité, mais son nouveau bolide a quand même de quoi faire passer un bon moment.
Pays: GB
Century Media Records
Sortie: 2013/03/25