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PLAYTIME – Trees don’t run

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Les musiciens de Playtime sont plutôt discrets. Avec eux, pas de site Internet pétaradant et tape-à-l’œil, pas d’informations balancées dans tous les coins de la Toile avec tous les détails sur la dernière coupe de cheveux de la chanteuse ou la couleur des pompes du bassiste. C’est simple, avec Playtime, tout ce que l’on sait, c’est que le groupe est composé de Simone Wolf (chant et claviers), Paul Bengal (guitare), Nestor Montfort (batterie), Archibald (basse) et Galia (chœurs).

Grâce à la chronique de leur premier album « Wild illusions«  éditée dans ces pages, on peut rappeler que Playtime est belge et s’est formé en 2007. Ce qui était au départ un duo entre Simone Wolf et Paul Bengal est devenu un groupe complet à la recherche de son identité. Si le premier album se dispersait dans de multiples voies, on voit bien avec ce « Trees don’t run » que Playtime a trouvé une certaine cohérence et explore avec bonheur un style rock qui fait la part belle aux guitares et au chant envoûtant de Simone Wolf.

En matière de confection, le groupe a aussi fait de beaux efforts. Playtime enregistre son album aux studios BSB, lieu mythique qui a vu travailler Vaya Con Dios ou Ozark Henry. L’atmosphère du studio apporte une sonorité particulière à l’album de Playtime, sans doute aussi grâce au talent du producteur Marc François. Après le contenu, le contenant est aussi digne d’intérêt, avec cette pochette signée Kyu-Hee Lee, illustrateur coréen qui a offert ce joli dessin au groupe, adapté en couverture par NuShao Truong, artiste basée à Bruxelles.

Simone Wolf et Paul Bengal ont composé les onze titres de cet album, offrant à l’auditeur une promenade dans des climats variés autour du folk, du psychédélisme et d’un rock plus marqué. On démarre en douceur avec « New world ahead », avant de prendre une tangente plus électrique et rythmée sur « Free yourself » et surtout l’impressionnant et puissant « Miserable », charge massive digne des moments les plus costauds de Black Mountain, par exemple. Ce morceau envoie le bois à un tel niveau qu’on attend la suite avec impatience. Et c’est peut-être là que le bât blesse. « Miserable » est tellement immense, tellement dévastateur qu’aucun des titres suivants ne peut rivaliser avec lui.

Les choses retournent donc à la normale avec le très bon « Icebear », le rugueux « Rockstar » ou le solide « Frangerstein ». Ces morceaux sont entrecoupés de chansons plus douces, entre folk et psychédélisme rêveur, dont les cinq minutes du bien nommé « Floating » sont sans doute le plus bel exemple. « Useless » et « Green on blue » terminent l’album dans les délices d’ambiances graciles et sensibles.

Au final, « Trees don’t run » est tout à fait convaincant, très bien produit et plein de belles surprises. La voix de Simone Wolf brille par sa force douce et sa gravité, la rythmique n’est jamais prise au dépourvu et les interventions de guitares de Paul Bengal forcent le respect. Playtime est incontestablement sur une bonne voie et, s’il y persévère, peut espérer s’imposer dans la haute hiérarchie des groupes rock belges.

Pays: BE
Outsider Records
Sortie: 2013/03/21

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