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ZENIT – The Chandrasekhar Limit

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Groupe progressif suisse formé en 1998 par le bassiste Andy Thommen, le claviériste Ivo Bernasconi et le batteur Gigio Pedruzzi, celui-ci en est aujourd’hui à son troisième album. Après un long travail à trois au sein de groupes tels que Clepsydra ou Brainstorm, les trois compères s’associent les services du chanteur Lorenzo Sonognini pour réaliser le premier album de Zenit paru en 2001. À l’époque, le chant est écrit aussi bien en anglais qu’en italien. L’année 2006 voit l’apparition d’un cinquième membre en la personne de Luigi Biamino en tant que guitariste. C’est cette même année que paraît le second opus du groupe avec, au final, une musique captivante et élaborée proche de groupes tels que Genesis, Marillion ou Kansas.

Enregistré entre 2011 et 2012, ce troisième album, qui nous arrive aujourd’hui via le label Galileo, est considéré comme une pièce maîtresse en matière de rock ambitieux où l’on retrouve les traces laissées par Genesis et Pink Floyd mais aussi par les Flower Kings et Spock’s Beard ! Rien que çà pour un opus qui recèle outre des plages de longueurs classiques, pas moins de trois épiques dont l’un culmine à plus de 24 minutes. Du rock progressif moderne comme cela est annoncé dans un packaging où beaucoup de soin a été apporté à l’illustration de cet ambitieux projet.

Moi aussi je trépigne d’impatience de commencer l’écoute de cette galette, alors allons-y franco avec une première composition « Awaken » de plus de douze minutes. Chant posé et guitare acoustique sur fond de claviers, voilà donc l’entrée en matière avec également un bel exercice de la guitare électrique. Ensemble aérien et progressif proche de Genesis ou de la scène néo-prog avec une guitare semblable à celle de John Mitchell d’Arena. Par la suite, un passage plus classique au piano et à la guitare acoustique nous apporte une voix pleine d’émotions proche d’un Pavlov’s Dog avant un très long solo aérien à la guitare qui nous rappelle le grand Gilmour. Ce dernier perdure en fait tout au long d’une composition qui entremêle classique et progressif. « Cub Lady », morceau plus court, fera la part belle à la mélodie. Guitare acoustique et chant posé avec des choeurs proches de Simon & Garfunkel, celui-ci nous apporte un moment d’apaisement. « PiGreco » débute par un rythme soutenu et sautillant à mi-chemin de la soul et du reggae, qui peut surprendre par rapport au début de l’album. On note un beau travail de la section rythmique où le tempo parfois saccadé introduit piano, orgues et guitare. Un passage moins rapide où la basse et la caisse claire enveloppent la guitare pour partir vers le jazz-rock, grâce à l’introduction du saxophone. Tout s’emballe par la suite avant le retour du tempo de départ où subsiste le saxo qui prend alors de l’assurance pour lancer la guitare électrique. Le final est plus traditionnel et plus progressif.

« Matrimandir » démarre par les synthés et la grosse caisse pour introduire un chant dans une langue peu courante ressemblant à l’hébreu. Tout cela nous plonge dans une ambiance orientale où la guitare prend la relève pour revenir au progressif. La section rythmique abat ici un gros travail pour envelopper ce chant qui surprend malgré tout. Le passage central est, quant à lui, plus jazz-rock et plus sobre avec en plus le travail des choeurs. C’est la guitare électrique et les claviers qui font reprendre la sauce en fin de parcours. Nouveau changement de décor pour « Pulsar » avec un nouveau tempo sautillant et humoristique qui introduit, via le piano, une ambiance énergique et métallique. Les synthés et la basse complètent le tableau des instruments en démonstration. Nouveau morceau plein d’ampleur qui nous rappelle la scène néo-prog. Tempo de fanfare pour terminer cet exercice de style. Tout gros épique pour la fin du voyage avec « The Daydream Suite » qui culmine à plus de 24 minutes. Piano classique pour débuter cette grande pièce où l’on reste dans l’acoustique et le calme dans les premiers temps. Le chant, qui est à la fois ici émotif et puissant, engage les synthés pour pouvoir prendre momentanément de la hauteur. Il faut attendre l’arrivée des orgues et le retour du piano pour que le morceau prenne de la consistance, mais plusieurs à-coups viendront perturber la bonne marche des choses. Un peu tarabiscoté tout cela peut-être ?

Le groupe suisse nous propose ici un très bon recueil progressif qui peut parfois dérouter car les compositions recèlent çà et là quelques surprises qui peuvent laisser sur le quai certains auditeurs. Un côté plus ambitieux qui fait que l’écoute de l’opus sera peut-être plus difficile. N’oublions pas la performance de chacun des musiciens.

Pays: CH
Galileo Records GR035/GLR112CD / Gonzo Multimedia
Sortie: 2013/01/28

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