BROTHER APE – Force Majeure
Deux choses s’imposent à nous, car les Suédois de Brother Ape font partie de ces musiciens que l’on attend avec impatience à chaque sortie discographique. Premièrement, et en se référant aux diverses chroniques réalisées par notre rédacteur en chef, le groupe n’aura jamais déçu depuis son départ des starting-blocks, et ce, jusqu’au dernier album paru en 2010. Une moyenne oscillant entre quatre et cinq étoiles tout en tenant compte de la sévérité de notre Jean-Pierre national ! Secundo, le titre de ce nouvel opus présage du meilleur avec pour les membres du groupe, un retour à l’essentiel avec des compositions à un format plus classique et à la mise en avant de la mélodie avec un son unique et une atmosphère légère !
Comme on dit toujours, on ne change pas une équipe qui gagne avec, en tête des champions, le compositeur et multi-instrumentiste Stefan Damicolas. Ce dernier prend toujours en charge la guitare, une partie des claviers et le chant. Gunnar Maxen tient la basse, les claviers et participe aux choeurs. Enfin, Max Bergman s’occupe de fournir du rythme à l’ensemble, et ce, derrière les fûts et les cuivres.
Oui je sais, vous trépignez d’impatience, alors d’accord, on y va pour ce voyage au sein de ce sixième album qui démarre par une courte intro où musique légère et choeurs aériens nous ouvre l’appétit avant l’arrivée de la plage titulaire en seconde position déjà. Synthés futuristes et percussions métalliques au départ avec, en fond sonore, une base plus rock et plus mélodique. Des passages aériens et atmosphériques, guidés par le piano, découpent la composition en une succession de tempos variés. Un apaisement momentané permet alors à la fin de se construire, où finalement les deux rythmes fusionnent. « The Mirror » va vraiment lancer la sauce avec un pop-rock entraînant où l’on perçoit le très beau timbre de voix de Stefan. L’orchestration est bien travaillée tout en permettant l’élaboration d’un morceau accessible. Voilà déjà un morceau sautillant que l’on n’oubliera pas de sitôt, et ce ne sera pas le seul, je vous rassure !
Car dès à présent, la machine est lancée et il devient difficile de l’arrêter. « Doing just fine » ne fera que confirmer ma crainte, je veux dire mon plaisir, avec une composition qui, au départ de sons de radio, va s’ouvrir avec la guitare acoustique et les claviers. Retour d’un rythme sautillant et entraînant avec, en bonus, le sifflement des musiciens. La voix de Stefan proche du grand Peter Cetera nous transperce à nouveau le coeur au sein d’un pop-rock atmosphérique des plus réussis. Le travail des voix, proche des Beach Boys, nous transporte aussi bien sûr. Magnifique, mais alors que dire du suivant « Distinction » qui va lui aussi crever le plafond. Démarrage tout en légèreté, puis le mur de son s’ouvre avec toujours ce beau tempo et ces voix envoûtantes où Stefan va encore monter en puissance ! L’orchestration est elle très fouillée avec une dominance de rock-symphonique, mais surtout avec un très beau solo de guitare. Magnifique que je vous dis alors, on s’éveille et on ouvre grand ses pavillons ! « Life » démarre en trombe avec une rythmique rapide et saccadée pour légèrement se ralentir par la suite. N’ayez crainte, car le tempo reste soutenu avec ce pop-rock si plaisant à écouter. La guitare électrique fera à nouveau parler d’elle et c’est tant mieux, mais n’oublions pas les claviers qui abattent depuis le début un tout gros boulot. Un nouveau moment d’apaisement nous permettra de reprendre notre souffle avant le retour des assauts sonores.
Guitare acoustique pour lancer « Somewhere Someday », et ce, tout en douceur. Rassurons-nous, car la belle voix revient déjà chargée d’émotion et de profondeur. Peut-être une des plus belles voix du rock actuel, une de celles qui nous transpercent de part en part. La composition va s’accélérer au final en nous offrant encore une fois beaucoup d’ampleur. « A hundred voices » met aussi en valeur la voix de Stefan avec une composition légère au départ qui s’ouvre sur le pop-rock. Une guitare psychédélique apporte une dimension supplémentaire au morceau qui s’ouvre petit à petit pour s’envoler dans une musique ample et entraînante qui, finalement, est propre à Brother Ape. C’est cette même guitare acoustique qui nous apporte « The spanish prisoner », et toujours ce même détail de la mélodie avant l’explosion et le déferlement de décibels dans un tourbillon de notes à la fois pop et rock. Vous avez vu, vous tapez du pied et votre tête oscille de plus belle dans une ambiance survoltée et pleine d’ampleur. C’est le piano qui introduit la dernière composition « After rain » où claviers, percussions et voix habillent une nouvelle grande composition où le souci du détail et la recherche de la mélodie sont littéralement prodigieux. Ce dernier morceau nous permet ici d’atteindre les grands sommets, ceux qui nous paraissent inaccessibles !
C’est donc les larmes aux yeux, le corps en transe et le coeur empli d’émotions indescriptibles que je m’en vais clôturer cette chronique sans savoir très bien quoi vous dire ? L’émotion, la recherche des mélodies, le travail de composition et surtout le travail vocal font de cet album, au même titre que celui de Lifesigns, un incontournable de 2013 ! Peut-être un chouya en deçà du Lifesigns car il faut un peu plus de temps pour entrer dans cet album. Il me reste à vous dire que la voix de Stefan Damicolas m’a littéralement laissé sans voix, c’est le cas de le dire. Qu’attendez-vous pour courir chez le disquaire pour acquérir cette merveille !
Pays: SE
Progress Records PRCD 053
Sortie: 2013/02/25