FM – Black Noise
Groupe progressif canadien, FM prend son envol en 1976 grâce à Cameron Hawkins et Nash The Slash de son vrai nom Jeff Plewman. Tous deux multi-instrumentistes, ils vont dans un premier temps évoluer en duo en maîtrisant le violon électrique, la mandoline, les synthés, la basse, mais aussi le chant. Dès le départ, la musique développée est expressive, futuriste, mais aussi classique du fait que Jeff et Cameron ont tous deux une formation musicale traditionnelle. En 1975 déjà, Nash The Slash fait une apparition remarquée lors d’un enregistrement dirigé par le grand David Pritchard. Cameron Hawkins étudie, de son côté, le piano et le violon et il est influencé par les Beach Boys et les Beatles. Musique classique et musique électronique lui sont également proches.
Premier concert du duo en 1976, avec dès le début une oreille attentive de la part des maisons de disques. En 1977, le duo se transforme en trio avec l’arrivée de Martin Deller qui prend en charge la batterie. L’album « Black Noise » est réalisé et mixé en huit jours ! D’après les critiques de l’époque, il renferme une musique à la fois progressive et cosmique !
Voyons donc cela de plus près avec un tempo proche des albums de Jadis mais aussi des premiers albums de Pendragon. Musique légère et aérienne où le travail des claviers est mis en avant. Au premier abord, cela semble un peu minimaliste et lorgnant sur la musique FM, sans mauvais jeu de mots ! En analysant plus en profondeur, on trouve assez rapidement de nombreux passages intéressants où la recherche des sons épouse les prémices du néo-prog. Autre courant nous arrivant aux oreilles est celui des choeurs chers aux Beach Boys et ainsi de suite au fil de l’écoute de l’opus avec encore le jazz-rock et la musique propre aux jam-sessions. Une manière comme une autre de mettre en évidence le violon, les synthés et surtout la section rythmique dans un travail technique au sein de compositions souvent instrumentales. Ce qui est sûr, c’est que nos trois lascars se déchaînent sur leurs instruments respectifs avec, au final, un album technique, imaginatif et même futuriste comme pour certains albums de Barclay James Harvest. Notons enfin que la dernière plage lorgnera sur les premiers albums de Pink Floyd.
Alors finalement, à qui s’adresse ce groupe qui nous développe un travail élaboré sur plusieurs facettes ? À un public averti, mais qui pourrait bien s’élargir au fil des écoutes, car la musique des Canadiens renferme aussi bien du progressif, du jazz-rock que des passages cosmiques. Ce qui est certain, et même si l’album date de plus de trente ans, c’est qu’ils étaient doués pour manier leur matériel !
Pays: CA
Esoteric Recordings ECLEC 2376
Sortie: 2013/02/25 (réédition, original 1977)