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CLIMAX BLUES BAND (The) – Plays on

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Après avoir réalisé son premier album début 1969 sur EMI Parlophone, le Climax Chicago Blues Band est déjà à pied d’œuvre pour enregistrer un deuxième disque avant la fin de cette même année. Le groupe de Stafford fondé par Colin Cooper (chant et saxophone) et Peter Haycock (guitare) est encore un prétendant dans la cour des groupes du second British Blues Boom à la fin des années 60 mais il a beaucoup appris en quelques mois, comme va le montrer son deuxième album « Plays on ».

Avant d’entrer en studio, le groupe traverse néanmoins une petite phase de changement. Le claviériste Richard Jones quitte la formation pour aller étudier à Cambridge. On lui trouve un successeur en la personne d’Anton Farmer. Mais le changement le plus significatif réside dans le raccourcissement du nom de Climax Chicago Blues Band, qui perd son Chicago pour devenir le Climax Blues Band. Il semble que ce soit le groupe américain Chicago Transit Authorities, futur Chicago, qui ait émis des protestations auprès du management du groupe anglais, ce qui a abouti à l’élimination de Chicago dans son nom. Ceci est loin d’être anodin puisque sans référence à Chicago et à son blues particulier, le groupe britannique a les coudées franches pour s’éloigner du style Chicago blues et s’aventurer dans de nouvelles expériences sonores, qui vont révéler une formidable évolution du Climax Blues Band par rapport à son premier album.

L’enregistrement de « Plays on » se fait toujours avec Chris Thomas aux manettes. Celui-ci aussi a mûri et accompagne avec brio les évolutions musicales du groupe. Le deuxième album est en effet bien plus aventureux, plus varié, oscillant entre blues rock progressif, jazz rock (le formidable « Flight » qui ouvre le disque), santanesque (« Cuba chant »), ragtime (« Temptation rag », qui conclue « Twenty past two » et fait le lien avec la reprise de « The entertainer » du premier album) ou blues pur (« So many roads », une reprise d’Otis Rush). « Hey baby, everything’s gonna be alright » est un blues rock au son massif, teinté de quelques voiles psychédéliques, et « Mum’s the world » est un exercice expérimental qui démarre avec la reprise de « Also sprach Zarathustra » de Richard Strauss, qui avait fait forte impression l’année d’avant en tant que BO du célèbre 2001, l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick.

Ce deuxième album du Climax Blues Band est sans commune mesure avec son prédécesseur. Le groupe est passé dans une dimension supérieure, plus ambitieuse, plus imaginative et magnifiquement produite. « Plays on » se creuse un petit trou dans les charts américains avec une 197e place au Billboard 200, ce qui est déjà ça. À partir de ce moment, les albums suivants du Climax Blues Band vont d’ailleurs fréquenter régulièrement le hit-parade US. La réédition de « Plays on » par le label Esoteric Recordings propose quelques bonus, dont les deux faces du 45 tours de l’époque, « Like Uncle Charlie/Loving machine », qui avait servi à faire la promotion de l’album. Esoteric ne s’est pas arrêté là puisqu’il a aussi réédité le troisième album du Climax Blues Band, décrit dans une autre chronique.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2374
Sortie: 2013/02/25 (réédition, original 1969)

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