WILLIE, Jay BLUES BAND – New York minute

Nous avions déjà parlé de Jay Willie à l’occasion de la sortie de son album « The reel deal » en 2010. Ce disque avait été une bonne surprise mais ce qu’il y a d’encore mieux, c’est que son successeur porte tout aussi haut les couleurs du blues électrique.

« New York minute » débarque ces temps-ci et apporte son lot de nouveautés. Ce n’est pas du côté du line-up qu’il faut voir du changement. Jay Willie (guitare, chant et harmonica) a toujours les mêmes sbires à ses côtés, à savoir les excellents Bobby T. Torello (batterie et chant) et Bob Callahan (basse et chant). La nouveauté réside en fait dans le label sur lequel sort ce nouvel album. Après Blues Boulevard qui avait abrité « The reel deal », c’est maintenant avec la maison Zoho Roots que Jay Willie collabore.

Ce nouveau contrat est l’occasion pour Jay Willie et son groupe de mettre les petits plats dans les grands et d’offrir aux amateurs une nouvelle fournée de titres blues, originaux et reprises. Le trio a eu recours à deux invités qui ont pimenté l’album de leur talent. La chanteuse néerlandaise Marlou Zandvliet accroche l’auditeur avec sa voix costaude sur « Hollywood », premier titre de l’album. L’harmoniciste Jason Ricci est également présent sur « Hollywood » et disperse son magnifique phrasé sur « The wooble » (une reprise de Jimmy McCracklin), « You hurt me » (un autre classique signé Little Willie John, connu pour être le créateur de l’immortel « Fever » en 1955) et « New York minute ».

En matière de reprises, on trouve aussi deux standards de Muddy Waters, bien connus des esthètes : « I cant be satisfied » et « Champagne and reefer ». La première est jouée en tempo accéléré et révèle un solo de guitare de Jay Willie littéralement copié sur le solo de Johnny Winter dans son « Mean town blues », un des grands moments du premier album live de l’albinos en 1971. Il faut dire que Jay Willie est un winterien convaincu depuis sa plus tendre jeunesse. La seconde met en exergue la voix rocailleuse de Bob Callahan, aussi puissant chanteur que bassiste. « It’s your thing » des Isley Brothers complète avantageusement la liste des reprises de cet album.

Les compositions originales du Jay Willie Blues Band n’ont rien à envier aux reprises de ses glorieux prédécesseurs. « Hollywood » démarre les choses en mode blues funky nerveux, « New York minute » ne ralentit pas l’allure et « Chain smokin' » met en valeur un bel exercice à la slide guitare. Un excellent solo de Jay Willie traverse glorieusement un « Devilbones » écrit et chanté par le batteur Bobby T. Torello. « Watch pocket », « Goin’ down slow » ou « Hoodoo » sont également de belles pièces d’un ensemble qui se laisse écouter avec le plus grand des plaisirs.

Ce « New York minute » est un disque impeccable, sans temps mort, plein de bonne humeur et servi par d’excellents musiciens. Que demander de plus ? Juste penser qu’il faudra à l’avenir de plus en plus compter avec Jay Willie et ses bonnes idées.

Pays: US
Zoho Roots Records
Sortie: 2013/03/12