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DEATH WOLF – II: Black armoured death

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La pochette de l’album ne laisse aucun doute : le deuxième opus de Death Wolf n’est pas là pour rigoler. Le titre de l’ensemble, tout en poésie parnassienne (« La mort à l’armure noire ») parle aussi de lui-même : Death Wolf est venu pour faucher en vrac tympans et cervelles, sans distinction.

L’origine de ce groupe est à aller chercher chez Marduk, fameux représentant du black metal suédois qui file la frousse à tous les archiprêtres et mères de famille de Scandinavie depuis une vingtaine d’années. Le guitariste fondateur de Marduk, le raffiné Morgan Steinmeyer Håkansson, ressent le besoin d’exprimer sa verve romantique via un autre groupe qui ne ferait pas de black metal mais des reprises de groupes cultes comme les Misfits ou Samhain. Et donc exprimer son amour pour Glenn Danzig, animateur des deux groupes précités et mythique leader du groupe qui porte son nom. C’est sur cette base que naît Devils Whorehouse en 2000, avec Maelstrom (chant), Makko (guitare) et Hrafn (batterie). Morgan Håkansson tient la basse et dirige sa petite équipe à travers le EP « The howling » (2000) puis les albums « Revelation unorthodox » (2003) et « Blood and ashes » (2009). Devils Whorehouse y formule un punk metal horrifique et manie volontiers également quelques outils en provenance de l’atelier speed metal, histoire de bien décrasser les oreilles.

Au fil du temps, les influences Danzig/Misfits s’estompent et ce qui était un simple dérivatif pour le leader de Marduk devient une activité à laquelle il prête de plus en plus de son temps. Håkansson solidifie donc le concept de Devils Whorehouse et le transforme en Death Wolf : même groupe, mêmes membres, même esprit. Et la fête reprend de plus belle avec un premier album de Death Wolf, un disque éponyme sorti en 2011 qui se vautre délicieusement dans une fange death metal et rock ‘n’ roll, selon une évolution comparable à celle d’Entombed, autre formation mythique suédoise.

Håkansson ne semble pas lâcher prise puisqu’il agite en même temps tous les fers qu’il a au feu. Après la sortie du dernier album de Marduk (le monstrueux « Serpent sermon«  en mai dernier), Håkansson sort le deuxième album de son Death Wolf, dans un registre littéralement différent du black metal de Marduk. Dans ce volume II des aventures de Death Wolf, on retrouve les ingrédients qui font un horror punk réussi : obscurité, plaintes maladives, ralentissement malsain des tempos, grognements d’ursidés en guise de défense de la mélodie adaptée au chant et assauts de guitares chargées au plutonium de contrebande. Comme pour le dernier Marduk, l’album de Death Wolf sort sur le label Century Media, gage de qualité et de diffusion à échelle satisfaisante.

En parlant de diffusion, les complétistes peuvent aussi se procurer le single « Bloodscent », sorti en formule vinyle en décembre dernier et proposant deux titres de l’album avec un mixage et un chant différents (« Sudden bloodletter » et « Snake mountain »). Pour les autres, les treize titres de « II: Black armoured death » devraient faire l’affaire pour qui a envie de voir passer entre ses oreilles un train blindé de marchandises proposant du binaire sidérurgique, du punk hargneux et du hardcore sauvage. Dans ces genres, les pièces les plus saignantes (garanties sans cheval mais riches en bidoche de dragon faisandée) sont « Noche de brujas », un « World serpent » à l’esprit très Slayer, un « Lord of putrefaction » qui parle de lui-même, les ultra-hardcore « Sudden bloodletter » et « Black armoured death », les rougeoyants « Malice striker » et « Night stalker », le martial « Death wolf march » ou un « Snake mountain » inféodé au style de Danzig.

Si vous n’avez pas le temps d’aller au théâtre mais que vous désirez quand même vous cultiver, l’écoute relaxante et détendue de « II: Black armoured death » est ce qu’il y a de mieux pour le moment.

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2013/02/18

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