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HENDRIX, Jimi – People, hell and angels

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Jimi Hendrix nous a quittés il y a 42 ans mais il ne semble jamais être totalement parti puisque les travaux d’archéologie musicale consistant à extraire des versions inédites de kilomètres de bandes magnétiques qu’il a laissées dans divers studios d’enregistrement continuent encore et toujours. La famille de Jimi, notamment sa sœur Janie Hendrix, a réussi il y a quelques années à gagner de longs et difficiles procès contre tous les margoulins qui s’étaient approprié des enregistrements du Maître pour en faire des produits douteux du point de vue légal et sonore. Depuis lors, la maison Experience Hendrix remet entre nos oreilles des produits inédits et impeccablement remastérisés, que ce soit dans le domaine des concerts ou des enregistrements studio.

Après l’incroyable et merveilleux « Valleys of Neptune«  qui avait été vanté comme recélant des chansons totalement inédites ou presque, voici maintenant « People, hell and angels », exercice du même genre qui ressort de nouveaux trésors enfouis depuis quatre décennies. Comme toujours avec les produits estampillés Hendrix Experience, la qualité du son et la pertinence des morceaux choisis sont à tomber. C’est le grand Eddie Kramer lui-même, producteur historique du gaucher lors de ses passages au Record Plant de New York en 1968-69, qui s’est attelé à la tâche de la remastérisation et du dépoussiérage des douze morceaux qui constituent ce nouvel album d’Hendrix, si on ose employer cette expression.

Autant dire que le voyage dans le temps est garanti en première classe et que les arpèges et accords magiques du grand Jimi vont nous coller directement dans un grand huit cosmique et électrique dont on ne peut ressortir que grandi. Les morceaux de cette compilation datent principalement de 1969, avec deux titres remontant à 1968. Parmi ces deux titres, on peut écouter une version de « Somewhere » enregistrée (avec Stephen Stills à la basse) le 13 mars 1968 au Sound Center de New York, juste après un célèbre concert de Jimi Hendrix au club The Scene, où il avait été rejoint sur scène par Johnny Winter, Rick Derringer et un Jim Morrison ivre mort venu beugler quelques insanités au micro. Ce titre allait ensuite finir sur un des albums commercialisés par Jack Douglas après la mort de Jimi Hendrix. Ces albums (« Loose ends », « Crash landing », « Midnight lightning ») sont parus durant les années 70, avec uniquement les parties de guitare de Jimi Hendrix conservées dans le mix original, le reste ayant été rejoué par-dessus par des musiciens de session n’ayant jamais rencontré Hendrix. C’est ce travail de voyou qui a été combattu durant des années par la famille Hendrix et aujourd’hui, les œuvres posthumes de Jimi Hendrix sont toutes garanties qualité totale, il était temps.

Il y a encore bien des histoires à raconter sur ces morceaux figurant dans « People, hell and angels ». Les notes de pochettes, très complètes et assorties de photos rares, racontent tout cela en détail et le plaisir d’écouter une musique extraordinaire est complété par la joie de se replonger dans l’histoire de Jimi Hendrix, dont je m’étonne qu’on n’en ait toujours pas fait un film.

Les morceaux de 1969 sont pour la plupart issus de sessions au studio Record Plant de New York, où Hendrix venait jammer sans but précis (« Bleeding heart », « Hear my train a comin' », « Villanova Junction blues ») ou en vue de la préparation de son album prévu en 1970 et qu’il ne verra jamais achevé (« Easy blues », « Izabella »). De très nombreuses prises de ces morceaux ont été faites en compagnie de Buddy Miles (batterie) et Billy Cox (basse), compagnons d’Hendrix sur le projet Band Of Gypsies monté fin 1969 et auteur d’un excellent album live sorti en 1970. Billy Cox, qui était déjà l’ami d’Hendrix à l’époque où les deux hommes s’étaient engagés dans les troupes aéroportées (1961-62), est présent aux côtés du Maître dans les derniers mois de sa carrière. Il est aujourd’hui le dernier survivant des musiciens qui ont accompagné Hendrix sur une base régulière dans ses groupes The Experience et Band Of Gypsies.

On ne va pas s’étendre davantage sur l’immensité des détails qui figurent dans ce CD bourré à craquer d’informations intéressantes et de titres fabuleux. « Hear my train a comin' », « Bleeding heart » ou « Easy blues » révèlent des solos de guitare incroyables. « Let me love you » est un très intéressant morceau où figure Lonnie Youngblood au chant. « Mojo man », où chante Albert Allen, est très funky et peut-être prémonitoire de ce qu’aurait fait Hendrix plus tard s’il avait vécu.

Pas d’états d’âme, donc. Direction le magasin de disques, rayon H comme Hendrix pour cette acquisition obligatoire pour tout amateur d’Hendrix, de guitare, de musique, de Sixties ou même de gastronomie vietnamienne parce c’est obligatoire de toute façon, on vous dit.

Pays: US
Sony Music
Sortie: 2013/03/04

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