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PSYCHOPUNCH – Smakk valley

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Après octobre 2008, moment où les légendaires Hellacopters ont fait leurs derniers adieux sur scène, que reste-t-il du punk rock suédois de haut niveau ? Eh bien, les Hives, avec leurs petits costards, leurs mines rigolardes et leur énergie scénique imparable. Mais il ne faudrait pas oublier non plus les troisièmes dans la liste des groupes punk les plus importants du pays d’Ikea, à savoir Psychopunch. Plus discrets, les Psychopunch. Mais d’une régularité exemplaire depuis leur création en 1998 dans la bonne ville de Västerås, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Stockholm. Un album tous les deux ans en moyenne (« We are just as welcome as holy water in Satan’s drink », 1999 ; « Bursting out of Chucky’s town », 2000 ; « Original Scandinavian superdudes », 2001 ; « The pleasure kill », 2002 ; « Smashed on arrival », 2004 ; « Kamikaze love reducer », 2006 ; « Moonlight city », 2008 ; « Death by misadventure », 2009 ; « The last goodbye », 2010 et ce dernier « Smakk valley » annoncé pour février 2013).

En parlant des albums, on soulignera également les dessins de pochettes qui sont toujours basés sur le même schéma : le logo du groupe en haut (à gauche ou à droite) et un dessin représentant une jeune fille dans des postures la plupart du temps assez avantageuses sur des motos, des bagnoles ou des lunettes de toilettes (le EP « Funhouse blues and six sick sexy covers » de 2008). Le genre de truc qui ravira les féministes de tous bords… Mais pour les autres, Psychpunch propose un bon gros punk rock graisseux et mélodique à la fois, entre les Ramones, les Hellacopters et Motörhead. Les Ramones et Motörhead étant des symboles de régularité musicale (de mauvaises langues ont même pu dire qu’ils faisaient toujours le même morceau), il ne faut pas s’étonner de trouver chez Psychopunch la même tendance à usiner en permanence les mêmes mélodies et les mêmes thèmes, avec la voix du chanteur JM prenant à peu près toujours les mêmes poses.

Tiens, puisqu’on parle du chanteur, voici une transition toute trouvée pour présenter un peu le groupe, qui bénéficie également d’une relative régularité. JM et le guitariste Joey sont les membres fondateurs et permanents. La batterie a été tenue dans le temps par Hojan (1998-2000) et Peppe (2000-2008) pour se retrouver finalement entre les mains du solide Jocke depuis 2008. La basse est quant à elle tenue par Danne « Dirre » Lindell, en remplacement de Mumbles, qui était dans le groupe depuis les débuts.

Pour ceux qui connaissent déjà le répertoire de Psychopunch, « Smakk valley » ne propose rien de neuf, mais tous les titres sont d’une consistance solide, même si quelques tendances à la redite occupent la première moitié de l’album. Il faut s’accoutumer au style de chant de JM, qui pratique la jérémiade rugueuse sur des morceaux dont les structures ne sont pas sans rappeler les punkers ricains de Social Distortion. Avec un démarrage foudroyant largement inspiré du « Territorial pissings » de Nirvana (« Back of my car »), Psychopunch lève un peu le pied mais maintient la tension avec « So jaded » ou « Last night », mélodieux et solides mais un peu contenus. On sent le potentiel du groupe qui, s’il se lâchait et perdait un peu de son sérieux, pourrait commettre ici un album dévastateur. Quelques cartouches de gros calibre sont brûlées sur « Kick in the head » mais « Sitting by the railroad » retombe dans des pleurnicheries romantiques à l’esprit très Fifties. Ce n’est qu’à partir de « My empty head » que le groupe commence à trouver une direction plus cohérente pour son album. Et c’est au dernier tiers du disque que Psychopunch a enfin réuni les munitions blindées au titane qui vont refiler quelques baffes avec un « Dead by dawn » au démarrage très motörheadien, l’excellent « Smakk valley train » (incontestablement le morceau qui sort du lot), le gouailleur « Emelie », un « Down on my dreams » au riff hardcore ou le final « You’re totally mistaken » qui file quelques coups de lattes avant la fuite.

Bref, ce « Smakk valley » n’est pas désagréable, même s’il manque de morceaux phares et s’il rate de peu un niveau qui aurait pu faire la différence. Mais si vous en avez marre d’écouter The Script ou Elbow, vous pourrez sans crainte vous laisser aller à la rudesse classieuse de Psychopunch et de son dernier album.

Pays: SE
SPV 260712
Sortie: 2013/02/25

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