KAFKA ON THE SHORE – Beautiful But Empty

Ce jeune quatuor italien a été chercher son nom dans un roman de l’auteur japonais Haruki Murakami dont le livre est sorti en 2002 au Japon. Enfin, il semble bien, car on voit mal sinon d’où cela pourrait bien venir. Le groupe s’est formé en 2010 à Milan. Ils décrivent leur musique comme du Pirate Mexican Porn Rock… tout un programme, mais il faut bien avouer qu’on ne sait pas grand-chose après cela. Ils disent aimer Tom Waits, les Doors, Nirvana, les Beach Boys, Pink Floyd, mais aussi Paolo Conte et Rachmaninov. Là, c’est déjà un rien plus clair.

Si le premier morceau, « Berlin », affiche des tons pop-rock qui séduiront les radios, le groupe n’en affiche pas moins une identité très personnelle qui ne fera que s’accentuer au fil des titres. Kafka On The Shore fait preuve d’une grande créativité, un souffle nouveau dans une époque plutôt fade. Des arrangements fouillés accompagnent une voix bien typée rock et dotée de grandes possibilités. Le chanteur n’hésite pas à s’arracher quelque peu les cordes vocales donnant une puissance dévastatrice à certains passages. L’influence Nirvana sans doute… Il sait aussi déployer de la douceur. Écoutez « Bob Dylan » (on se demande bien pourquoi ce titre… car rien dans le texte ne semble avoir un rapport avec le grand Bob). Et le groupe part aussi dans des délires pas possibles comme dans « Bacco ». Un régal ! Et comment résister à ce « Lost In The Woods » ? On s’y perdrait volontiers !

Mystérieux dans « Venus », avec Chiara Castello de 2Pigeons en invitée, ils vous prennent par les tripes. Vous restez suspendu à leurs notes pendant « Airport Landscape », parfois doux et dépouillé, mais aussi tendu et explosif. Groovy à souhait, « Lily Allen In Green » captive par son chant et son orgue. Irrésistible ! C’est de la folie pure ! Et que dire du décoiffant « Campbell’s » ? Une perle ! Les deux derniers titres n’en forment qu’un, mais de taille. « Walt Disney » dure pas moins de onze minutes. Cette pièce en deux actes, et même trois si on compte les deux parties distinctes du premier, comprend des moments récités et un chant développant différentes tonalités. Les arrangements varient au fil du temps démontrant une dernière fois la grande créativité du combo.

La production de ce premier opus de Kafka On The Shore est irréprochable. Contrairement à ce que laisse supposer son titre, cet album est loin d’être vide. Il est même rempli de pépites à déguster sans modération. Une belle découverte que je vous conseille vivement !

Pays: IT
La Fabbrica 10106
Sortie: 2013/01/18