BROCK, Dave – Looking for love in the lost land of dreams
Au moment où le label Esoteric Recordings sort le nouvel album d’Hawkwind par le biais de sa filiale Esoteric Antenna, il sort également un nouvel album de Dave Brock, leader historique d’Hawkwind depuis 1969. La fin de l’année 2012 est donc placée sous le signe de Hawkwind pour les fans de space-rock, qui pourront aussi se tourner sans peur vers ce « Looking for love in the lost land of dreams », sixième album de Dave Brock qui prend de temps en temps le temps de travailler sur des projets personnels en marge de son aventure avec Hawkwind.
Et le moins que l’on puisse dire, à l’écoute de cet album, est que le septuagénaire Dave Brock agit comme si le temps l’avait oublié et qu’il était toujours coincé dans ses 25 ans, à faire du space-rock d’une magnifique intensité, d’une fraîcheur et d’une capacité de renouvellement qui laisse bouche bée. Quand on sait que Dave Brock a mis cinq ans pour réaliser ce nouveau disque, y travaillant par petits bouts quand il avait le temps, on reste d’autant plus admiratif que la cohésion de l’album est tout simplement évidente, comme si le type avait torché le tout en huit jours dans un studio où il serait resté enfermé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le capitaine Dave Brock a pour ainsi dire tout fait lui-même sur cet album, escorté de temps en temps par son fidèle lieutenant Richard Chadwick à la batterie et un certain Jason Stuart aux claviers qui intervient uniquement sur « A lover’s whim ».
Le début d’album est placé sous le sceau d’un rock puissant qui permet tout de suite de saisir l’ambiance de l’ensemble. On s’apercevra qu’à l’issue de l’écoute du disque dans son intégralité, on a eu affaire à du grand space-rock musclé et volant parfois à haute altitude. Après les gros riffs de « A lover’s whim », Dave Brock passe par les anneaux de Saturne (« Higher plane ») pour finalement partir dans une course cosmique insensée (le doublé « Lazy days », « Who do you think you are? ») et se stabiliser en orbite sur un maelstrom dansant ponctué d’effets électroniques (« Sunrise drive », « We took the wrong step years ago », « The chief », « It’s never too late »). Puis le dansant devient de moins en moins dansant et de plus en plus cosmique (« Opaque », « Dreams ») et Dave Brock opère sa redescente sur Terre avec de l’intensité et du drame, histoire de bien faire cracher ses moteurs de fusée (« The kiss », « Ecstasy », « Menace to society »).
On se trouve donc ici en présence d’un album inventif, qui n’hésite pas à faire dans le mélange d’ambiances ou de rythmes, toujours au service d’une conception totalement spatiale du rock, bien dans la tradition de la vision musicale de Dave Brock, décidément génial dans son créneau et intemporel dans son inspiration. La question demeure : mais que met-il dans son café le matin ?
Pays: GB
Esoteric Antenna EANTCD 1009
Sortie: 2012/11/26
