MORPH – Sintrinity
Décidément, le label suédois Progress Records est en verve ces dernières semaines. Après l’album de Chris et celui de Hidden Lands dont la chronique devrait vous frapper de plein fouet, ce label nous offre cette fois-ci le premier album d’un tout jeune duo. Au sein du groupe Morph, on retrouvera, d’une part, Attila Bokor qui assurera chant, guitare, basse et claviers. Quant à Richard Sandström, il s’occupera de la batterie. Pour l’écriture des textes et la composition musicale, ils associeront leur talent. C’est en 2008 qu’ils décidèrent d’écrire ensemble une première chanson, ce qui constitua la première session studio. Nos deux compères voulaient en fait composer une musique à la fois émotionnelle, progressive, teintée de pop-rock avec, çà et là, des passages plus mélodiques et plus travaillés. Voici donc 2012 et un premier opus qui sera un album-concept composé de sept plages.
Comme toujours, Progress Records aura apporté beaucoup de soins pour le packaging avec une pochette cartonnée munie d’une belle illustration ainsi que d’un livret détaillé. C’est la batterie qui introduira choeurs et guitare pour lancer un progressif tirant tout d’abord sur le pop-rock. On sentira bien sûr, en arrière-plan, le souffle du métal qui va par la suite s’ouvrir à nos oreilles. On pensera ici entre autres à Subsignal. Pour la suite, on évoluera vers une musique à mi-chemin de Porcupine Tree et de Dream Theater. Les coups tranchants de guitare, nous rapprochant d’un métal-progressif, joueront l’alternance avec des passages plus pop et plus mélodiques. Une architecture qui pourrait aussi se rapprocher d’un Pain Of Salvation. Une belle réalisation pour, seulement, deux bonshommes qui maîtrisent déjà manifestement leur sujet. Le chant comme le jeu de chaque instrument seront d’un bon niveau pour des compositions accessibles qui permettraient à nos deux musiciens de jouer dans la même cour qu’un Sun Domingo par exemple. La guitare acoustique fera son apparition à partir du quatrième morceau, celle-ci donnera une dimension supplémentaire pour contrebalancer l’agressivité de la 6 cordes électrique. D’autres repaires nous viendront alors à l’esprit tel que King Crimson ou Cross, un autre membre de l’écurie Progress ! Attila et Richard combineront finalement beaucoup de facettes différentes de la musique rock et de la musique progressive, avec toujours ces coups de hachoir métallique qui viendront pour à nouveau retenir toute notre attention. L’album évoluera crescendo avec de plus en plus de passages mélodiques et atmosphériques. Le travail des choeurs sera, lui aussi, de plus en plus relevé. Telle une fleur au cours des saisons, l’album de Morph passera l’automne et l’hiver durant la première partie de l’opus pour s’ouvrir au printemps et resplendir en été avec une seconde partie d’album encore plus riche. La dernière composition touchera d’ailleurs allègrement les nuages.
Un double constat s’impose à nous ! Tout d’abord, l’écurie Progress Records est incontestablement un label performant sachant bien choisir ses artistes et nous proposer un catalogue d’une grande qualité. Un catalogue que l’on pourrait acheter les yeux fermés ! D’autre part, Morph a ici réalisé un grand album-concept qui touchera beaucoup de monde. Rock-progressif, métal-progressif, rock’n’roll et pop-musique forment ici une parfaite symbiose ! Bien sûr, il vous faudra plusieurs écoutes pour saisir toutes les subtilités de cet opus, comme si on entrait dans un album de Pain Of Salvation ou de Porcupine Tree. Finalement, cette dernière constatation n’est-elle pas un gage d’une belle performance ? Une musique accessible et complexe à la fois que vous devez savourer à sa juste valeur, faites donc le pas et écouter cet opus. Les cadeaux de fin d’année de la scène progressive continuent à tomber du ciel !
Pays: SE
Progress Records PRCD 052
Sortie: 2012/12/14
