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MOORE, Steve – Light echoes

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Le nom de Steve Moore dira sans doute quelque chose à ceux qui connaissent le duo Zombi. Cette formation électro ambient sévit depuis une dizaine d’années dans la région de Pittsburgh (USA) où elle a réalisé cinq disques, le plus récent étant « Escape velocity » en 2011. Mais Steve Moore a plus d’une touche à son synthétiseur et participe également à des groupes comme Microwaves (entre 2000 et 2004), Miracle ou Titan. Entre le noise de Microwaves, la synth pop de Miracle ou le space rock de Titan, Steve Moore a beaucoup d’envies à mettre en forme, de projets à compléter et d’univers musicaux à visiter.

Steve Moore mène également une carrière solo au cours de laquelle il a sorti les albums « The henge » (2007), « Demo 2003 » (2008), « Primitive neutral pathways » (2010) et « Demo 2004 » (2011). Avec « Light echoes », Steve Moore continue l’exploration d’une musique totalement électronique, ne connaissant que la loi du synthétiseur et immergée dans le drone, l’ambient et ce qu’on appelle l’école de Berlin (Klaus Schulze, Tangerine Dream et Ash Ra Tempel, pour résumer).

En parlant de Klaus Schulze et de Tangerine Dream, on ne pourra pas s’empêcher de rapprocher les six morceaux de « Light echoes » d’albums comme « Irrlicht » ou « Zeit ». On est ici en pleine musique électronique estampillée Seventies et, si la musique révélée par ce « Light echoes » peut intéresser par son côté résolument anti-commercial, atonal et vaporeux, elle ne surprendra en aucun cas ceux qui connaissent le krautrock électronique de Klaus Schulze et de Tangerine Dream. Donc, du point de vue de l’originalité pure, c’est râpé car tout cela existait déjà il y a quarante ans. Reste le contenu de la musique, à savoir six pièces dont la plus courte fait six minutes et la plus longue approche la demi-heure, il va falloir s’accrocher.

Ceux qui sont venus dans l’espoir de se renverser à tête à coup de bon gros binaire bas du front pour soirées avinées dans des snack-bars de camionneurs vont pouvoir rentrer chez eux vite fait bien fait car la musique de Steve Moore n’est pas pour eux. Elle s’adresserait plutôt aux ingénieurs en astronautique, aux émules des frères Bogdanov ou aux insomniaques. Ces derniers en effet pourront trouver avec « Light echoes » de quoi s’endormir rapidement, tant ces périodes régulières et répétitives de synthés planants et monotones finissent par imposer une routine dont on a du mal à voir le bout une fois engagé dans ce disque. C’est certainement de la belle musique d’ambiance mais Steve Moore a ici du mal à faire la différence avec les maîtres allemands qui l’ont inspiré et avec les compositions que l’on entend parfois dans les ascenseurs d’hôtels trois étoiles en Moldavie. Le plus quelconque des disques de Tangerine Dream sera toujours plus marqué et plus personnalisé que cet album, aux objectifs très honnêtes et sincères mais manquant de ce petit quelque chose qui aurait pu rendre cette œuvre un peu plus originale.

Pays: US
Cuneiform Records RUNE 343 / Mandaï Distribution
Sortie: 2012/09/25

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