BATISFERA – Solar Wind – The Inner Circle
Batisfera est un groupe de rock progressif russe constitué de Oleg Anurin (chant, synthétiseurs, orgue Hammond, piano), Mike Zonov (guitares) et Mike Hefets (batterie). La formation est basée à Moscou. Il semble que « Solar Wind » soit le second album du groupe, le premier « In The Beginning » étant sorti en 2007. Peu d’informations sont malheureusement disponibles sur la toile. Les compo sont assurées essentiellement par Oleg Anurin et Mike Zonov avec ça et là des inspirations classiques (Debussy : « Clair de Lune ») ou jazz (Dizzy Gillespie : « A Night In Tunisia »).
L’œuvre est constituée de six titres, relatifs au système solaire, numérotés de 1 à 6 : « The Sun », « Venus », « The Earth »… ces pièces étant reliées les unes aux autres par des « transitions » recensées de « A » à « E », pièces instrumentales écrites par les membres du groupe. Au vu du sujet traité et des textes des chansons, on se surprend à penser qu’Oleg et ses potes ont rencontré l’ami Jon Anderson, que celui-ci leur a montré le chemin menant au maître de l’univers. Depuis lors, nos amis russes nous font profiter de sa bonne parole. Que les amateurs de Yes se rassurent, je ne veux point me moquer, je suis moi-même yessophile, mais il faut bien reconnaître que lorsque l’ami Anderson nous joue la carte mystique, il la joue bien, et …à fond !
Nous démarrons notre voyage interplanétaire sur une belle touche Yes. On se retrouve plongé au cœur d’« Awaken »… musique superbe, très bonne section rythmique, la basse en particulier, guitare toute en finesse, à la Steve Howe. En chemin, on évolue vers un néoprog très proche d’IQ. Seul bémol : le chant d’Oleg… enfin pas son interprétation, très bonne, plutôt la limitation de son registre, mais bon, difficile d’égaler Jon Anderson, ou Peter Gabriel. N’empêche, si la musique de nos amis russes n’est pas révolutionnaire bien que sortie fin octobre, elle est belle, et plaisante. Transition A est très Camel, particulièrement aux synthés… On se croit replongé dans « Mirage » ou « The Snow Goose ». « Mercury » est plus tonitruant, guitares métal, synthés tonitruants… bof ! À noter, une nouvelle fois, une magnifique ligne de basse.
Magnifique transition piano et guitare mélancolique à la « Hackett », décidément, les transitions… sont splendides, les parties les plus intéressantes du disque à mon avis ! Vient un progressif conventionnel, un peu jazzy, et surtout agrémenté de très beaux passages de flûte : « Venus ». Transition C nous le fait guitare tout en arpèges et flûte traversière, digne des grands Genesis. « Earth », opte pour le Jazz-Rock, rythmique proche de Marillion.
La fin de l’album évolue vers un rock toujours progressif moderne vraiment proche d’IQ ou de Dream Theater, remarquable de virtuosité, ne manquant pas de belles mélodies, mais surchargé de solos en tous genres… un peu lourd donc. Nous tombons dans la virtuosité gratuite, celle qui procure plus de plaisir à l’interprète qu’à l’auditeur.
« Solar Wind » est une œuvre de de grands musiciens qui devrait plaire aux fans d’IQ ou d’Arena. Dieu… (pardon, ça m’a échappé) que ces musiciens sont impressionnants ! Mais, l’enthousiasme et la volonté de montrer son savoir-faire devraient peut-être à l’avenir céder la place à un peu plus de simplicité. Amis, dispensez-vous des longueurs et pensez à vous, à nous amuser… Vous serez parfaits… enfin, pour ce que j’en dis !
Pays: RU
Mals 394
Sortie: 2012/11