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CRESSIDA – Trapped in time, the lost tapes

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Non seulement Esoteric Recordings réédite les œuvres complètes officielles de Cressida en un seul CD, mais encore il nous gratifie d’un CD supplémentaire qui compile des enregistrements rares ou oubliés, principalement en provenance de démos. Et tout cela prend des allures de manne inespérée quand on connaît la quantité d’efforts qu’il a fallu déployer pour rendre à ces enregistrements leur éclat d’antan.

Pour rappel, Cressida est un groupe britannique qui avait toutes les chances de devenir un brillant combo de rock progressif mais qui, comme des milliers de ses confrères, n’a pas trouvé la chance sur son chemin et est retombé dans les abysses de l’oubli, sauf pour quelques monomaniaques obsédés par les disques rares ou la richesse du rock progressif des années 70. Ses deux albums « Cressida » (1970) et « Asylum » (1971) viennent d’être réédités par Esoteric Recordings et ont fait l’objet d’une chronique sur ce site.

On aurait déjà pu se contenter de ces deux formidables disques, mais il y a plus, et ça en vaut la peine. J’avais expliqué dans la précédente chronique que Cressida avait enregistré ses premières chansons sur bande magnétique afin de démarcher les maisons de disques et obtenir un contrat, ce qui fut fait auprès de la prestigieuse maison Vertigo. Les archéologues d’Esoteric Recordings ont fait mieux qu’exhumer les master tapes des deux disques officiels de Cressida puisqu’ils ont aussi réussi à mettre la main sur ces premières démos.

Le travail a été long et fastidieux puisque seulement trois chansons étaient supposées avoir survécu : « Depression », « Light eyed fairy » et « Lights in my mind ». Les chercheurs ont donc réussi à contacter les anciens membres de Cressida en leur demandant s’il leur restait par hasard des bandes magnétiques encore en bon état. Et le miracle fut que, des vertes contrées d’Écosse ou du désert californien, des enregistrements retrouvés dans des greniers ou des tiroirs poussiéreux ont été envoyés à des laboratoires pour restauration et digitalisation. Le boulot a été digne de la remise en état de la momie de Ramsès II car ces bandes étaient littéralement bouffées aux mites.

Et le résultat est désormais un CD passionnant, qui fait suite à une édition vinyle de ces premières démos, uniquement parue il y a deux ans à l’usage des lecteurs du magazine anglais Record Collector. Donc, aujourd’hui, l’heureux acquéreur de ce « Trapped in time, the lost tapes » pourra se dire que non seulement il a entre les oreilles des versions de morceaux qui auraient pu disparaître à jamais, mais qu’en plus il rejoint maintenant les rangs très fermés des happy few qui devaient être abonnés à Record Collector pour pouvoir écouter ces morceaux.

Point de vue son, tout a été restauré aux petits oignons et c’est avec un réel bonheur que l’auditeur (et spécialement l’auditeur amateur de rock progressif classique et encore plus spécialement l’auditeur fan de Cressida, ce qui réduit considérablement les effectifs) peut découvrir la genèse d’un groupe bourré de talents. La plupart des morceaux sont connus de ceux qui ont écouté les deux Cressida, mais la restauration de ces titres pour la plupart enregistrés sur un magnéto deux pistes en 1969 donne ici des sonorités parfaitement inédites. On peut surtout découvrir quelques titres jamais sortis nulle part : « Light eyed fairy », « Situation » (présenté ici en version démo, puis en version single jamais édité), « Mental state » ou « Silent light ». Bien sûr, ce CD s’adresse avant tout aux complétistes, fans de prog, de Cressida ou historiens du rock. Mais l’objet parvient à se défendre en soi et pourrait même convaincre ceux qui n’ont pas écouté les deux albums de Cressida. Mais dans le doute, il vaut mieux tout posséder.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2347
Sortie: 2012/09/24

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