STONE SOUR – House of gold and bones, part 1
Apparemment, il serait tendance de sortir des albums à épisodes en ce moment. Green Day a commencé avec son triple « ¡Uno! », « ¡Dos! », « ¡Tré! » qui doit s’étendre de septembre à décembre 2012. Stone Sour a choisi la même tactique mais en prenant plus de temps puisque les deux volumes de son nouvel album « House of gold and bones » doivent sortir à six mois d’intervalle.
La sortie d’un nouvel album de Stone Sour prend le public un peu de court, puisque le groupe du fameux Corey Taylor, par ailleurs chanteur de Slipknot, nous avait habitués à un rythme de travail plus lent. En effet, entre 1992, année de sa création officielle, et 2010, Stone Sour n’est crédité que de trois albums : « Stone Sour » (2002), « Come what(ever) may » (2006) et « Audio secrecy« (2010). Aussi, deux ans après la sortie du dernier album, Stone Sour donne l’impression d’avoir accéléré le mouvement.
Et étant donné que le combo de Des Moines (Iowa) nous a pondu un double album, on peut supposer que Stone Sour n’est pas tombé à court d’inspiration pour la fabrication de ce nouvel album, annoncé au passage comme un disque concept. Le groupe s’est enfermé au printemps dernier dans les studios Soundfarm de Jamaica, non pas dans les îles mais bel et bien en Iowa, sous la supervision du producteur David Bottrill, un personnage dont on ne peut prononcer le nom qu’un genou en terre : Dream Theater, Tool, Muse, Coheed & Cambria, Placebo, dEUS, Smashing Pumpkins, entre autres, mais ça devrait suffire à vous faire comprendre que ce n’est pas un rigolo.
Autre aspect important entourant l’enregistrement de cet album : Stone Sour a perdu son bassiste historique Shawn Ekonomaki, qui a été remplacé pour les besoins du studio par Rachel Bolan, habituellement dans Skid Row. Il est confirmé que ce sera Johnny Chow de Cavalera Conspiracy qui accompagnera Stone Sour en tournée en 2013, avec peut-être à la clé un engagement définitif dans le groupe. Pour le reste, on retrouve l’équipe qui avait officié sur le dernier album « Audio Secrecy » : Corey Taylor (chant), Roy Mayorga (batterie), Josh Rand (guitare) et James Root (guitare).
Avant d’aborder le contenu de ce nouveau « House of gold and bones, part 1 », un petit mot sur le packaging du CD, joli dépliant aux tons gris équipé d’un livret racontant une longue histoire, une sorte de nouvelle qui n’a cependant rien à voir avec les paroles des chansons, d’où quelques interrogations que l’on peut avoir quand on lit sur le site du groupe que cet album est résolument un concept.
Mais cela n’a finalement pas beaucoup d’importance quand on découvre les onze nouvelles chansons qui constituent la première partie du double album. Stone Sour a mis ici énormément d’effort dans l’écriture et les compositions. Le son créé par David Bottrill est somptueux et la voix de Corey Taylor n’a jamais été aussi belle et forte, émouvante sur les quelques ballades et tonnante sur les morceaux lourds et puissants qui constituent la majorité de l’œuvre. Avec « House of gold and bones, part 1 », Stone Sour signe sans doute un sommet de sa carrière. La cohérence de l’ensemble est bien là, l’auditeur est solidement pris en main et n’est pas largué en cours de route par des chansons hasardeuses.
Et point de vue électricité, ça flingue. « Gone sovereign » et « Absolute zero » démarrent l’album sous un déluge de guitares et un chant touché par la grâce. Mélodie et indice élevé de perforation sont immédiatement au rendez-vous, ce qui sera confirmé plus tard par les mid-tempos blindés de « A rumor of skin » et « Tired », qui paraissent bien fluets face au violent et rageur « RU486 », où Corey Taylor retrouve ses instincts carnassiers de chez Slipknot. La douceur et la finesse ne sont pas oubliées et les ballades « The travelers, part 1 » et « Taciturn » montrent un Corey Taylor au timbre de voix émouvant et tout simplement splendide. On est achevé par une dernière petite coulée de plomb appelée « Last of the real », qui nettoie la place et emporte les débris à la déchetterie.
Bref, ce dernier album est gagnant sur toute la ligne (quelques titres moins frappants vers la fin mais c’est minime) et se place comme un vrai jeu de patience pour ceux qui attendent déjà la seconde partie de l’histoire. Courage, la suite est prévue début 2013.
Pays: US
Roadrunner RR-7663-2
Sortie: 2012/10/23
superbe abum, je confirme!!!!
album, je rectifie!!!! au cas ou lambda serait dans le coin!!!