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AMITY AFFLICTION (The) – Chasing ghosts

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Chez Music in Belgium, on se fait un point d’honneur à écrire des critiques nouvelles pour chaque album qui nous est envoyé. Pourtant, face au manque terrifiant d’originalité de certains groupes, on serait bien tenté de copier et coller d’anciennes critiques, juste en changeant le nom du groupe, tant certains disques ressemblent cruellement à d’autres. Ainsi, pour cet album des Australiens de The Amity Afliction, j’aurais bien repris ce que j’avais déjà écrit pour le dernier The Devil Wears Prada ou le dernier At The Skylines. Mais c’est un devoir et un défi que de trouver de nouvelles idées afin de décrire des œuvres qui, elles, sont totalement dépourvues de nouveauté.

Il est quand même curieux qu’à l’époque du tout Internet, où il est possible de connaître tout ce qui se fait en matière de musique, de comparer les groupes et d’aller dans les moindres détails de la création, il est encore des groupes qui se croient seuls au monde et qui pensent être les premiers à réaliser un album que 47 789 groupes ont déjà fait avant lui. C’est le cas ici avec le nouvel album de The Amity Affliction, dont le metalcore juvénile et braillard rejoint sans dépasser d’une tête les rangs des régiments de combos qui ont déjà fait au moins un album en tous points identique.

Sans surprise, « Chasing ghosts » aligne dix titres parfaitement interchangeables, à la structure ultra-codifiée (premier couplet bourrin, refrain à petite voix de puceau suivant toujours la même mélodie et la même tonalité, échange entre voix brutale et voix claire, puis break ultra-lourd et absence totale de solo, l’exercice devant sans doute être hors de portée du niveau technique des musiciens). Par deux fois, sur « Life underground » et « Bondi St. Blues », la structure est bouleversée au profit des voix claires qui démarrent les titres, une véritable révolution qui a dû nécessiter des réunions au sein du groupe, de son management et de sa maison de disque pour savoir si une telle initiative était bien conforme à la doctrine metalcore. Enfin, ils l’ont fait, ce qui rend cette originalité très relative néanmoins louable.

À défaut d’originalité dans la musique, on pourrait tenter de trouver dans les paroles quelque chose qui sorte un peu du lot. Mais ici, il n’est question que de la vision étriquée du chanteur sur son petit monde, son nombril, ses problèmes personnels et égoïstes. Rien sur la critique de la société, pas de coups de pied au cul des parents ou des profs, rébellion totalement sortie des écrans radars. Finalement, après avoir écouté un tel album, le critique rock aurait bien envie de finir comme la pochette du disque, qui représente un pendu. La seule idée de génie de The Amity Affliction est d’avoir trouvé un nom de groupe qui sonne juste, parce qu’affligeants, pas de doute, ils le sont.

Ceci est d’autant plus dommage que The Amity Affliction avait déjà à son actif deux précédents albums (« Severed ties » en 2007 et « Youngbloods » en 2010) qui lorgnaient plus vers un post-hardcore certes conventionnel mais cependant plus varié et affiné. Avec « Chasing ghosts », le groupe prend résolument la route du succès facile en touchant le public des geeks adolescents qui n’ont pas encore développé leur maturité musicale. Pour preuve, leur troisième album est numéro un en Australie, ce qui défie toutes les règles de la logique et du bon goût. Mais enfin, cela reste une question de point de vue : on ne peut blâmer ceux qui sont à fond dans ce style musical, pourvu qu’ils parviennent un jour à élargir leurs horizons sonores.

Pays: AU
Roadrunner RR7658-2
Sortie: 2012/09/18

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