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IN-KATA – Thanatopraxis

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Dans les couches les plus mythiques du rock belge, voici In-Kata qui revient sur le devant de la scène avec un deuxième album faisant suite au déjà ancien « Farewell masquerade » de 2005. Je dois bien vous avouer que j’ignorais totalement l’existence de ce groupe anversois, déjà assez expérimenté puisque la plupart de ses musiciens évoluaient il y a une quinzaine d’années dans un combo appelé Quetzal. Cette formation cataloguée postcore avait eu l’occasion de mettre sur le marché de l’underground les albums « The messenger lies bleeding » (1998) « Quetzal vs starfish pool » (2000), « Dead end tracks » (2001), « Unreleased » (2002) et « Q = MC2 » (2004). Quetzal est aussi connu pour avoir tourné en compagnie de formations prestigieuses comme At The Drive In, Nomeansno, Alice Donut ou Victims Family, ce qui vient en rajouter un peu plus au pedigree.

Il y eut donc en supplément cet album « Farewell masquerade » en 2005 sous le nom d’In-Kata et puis, plus rien, silence radio, retour dans les foyers, rangement des mobylettes. Il faut attendre sept ans (sortie de prison ? retour de stage en Afghanistan ? éducation des enfants ? on ne sait pas) pour voir revenir Wannes Cré (chant, guitare), Mattias Cré (basse, chant), Bram Sigo (batterie), Jorg Strecker (guitare, chant) et Gerrit Muylaert (claviers) sur un album qui fait tout de suite comprendre que ça valait le coup d’attendre, tant la qualité de l’écriture et l’énergie de l’interprétation sont au rendez-vous.

Des analystes chevronnés ont pu lâcher au détour d’un site Internet que les hommes d’In-Kata pouvaient être comparés à Mars Volta. Cette analyse n’est pas que bête car elle met véritablement le doigt sur le nœud de la question. Sans être aussi mirobolant que la bande à Bixler-Zavala et Rodriguez-Lopez, le quintette flamand parvient néanmoins à gagner ses galons dans un registre post-hardcore fortement progressif et jalonné de titres lumineux, angoissés, tendus ou ultra-puissants. Enregistré par Henry Muylaert au studio Gam de La Chapelle, puis mixé par Filip Goris au studio Red Tape et enfin masterisé par Fred Kevorkian à New York, « Thanatopraxis » est une magnifique surprise qui vient envoyer les coups de latte là où on n’attendait rien. Les neufs titres larguent sur nos têtes leur cargaison d’énergie vindicative et le tout culmine sur les sept minutes tendues et majestueuses de « Cyanide road », progression lente et assurée d’un troupeau de buffles furieux partis à la recherche du premier cow-boy venu pour lui écraser les roubignoles à coups de sabot.

Pas de graisse, que du muscle sur cet album classieux qui s’attire immédiatement le respect de l’auditeur attentionné et flatte de plus ses yeux avec un joli livret de CD alliant à la fois naïveté et colère. Le groupe est attendu au ‘t Slot de Wortel (un bled au nord-ouest de Turnhout) le 16 novembre prochain, ainsi qu’au Groenplaats d’Anvers le 8 décembre. Avis aux amateurs.

Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2012/11/12

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