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HUNGER, Sophie – The Danger Of Light

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Sophie Hunger nous revient avec son quatrième opus : « The Danger Of Light » après « Sketches On Sea » en 2007, « Monday’s Ghost » en 2008 et « 1983 » en 2010. La Bernoise Sophie Hunger passe sa jeunesse à Londres, Bonn et sa Suisse natale au gré des déplacements de son père diplomate. Sophie compose elle-même la plupart de ses chansons soit en anglais, soit en suisse allemand, soit en allemand.

Sophie fait ses premières armes comme chanteuse dans le groupe Fisher. En parallèle, elle compose ses premières chansons qu’elle couche sur un premier opus « Sketches On Sea » qui est d’ailleurs encensé par la critique. Le titre de cette petite merveille est inspiré par « Sketches For My Sweetheart The Drunk » de Jeff Buckley. Cet album, qui est vendu pourtant à plusieurs milliers d’exemplaires sans réelle distribution, est enregistré par Sophie chez elle à Zurich. On y trouve des ébauches de « The Tourist » et « Beauty Above All », réenregistrées depuis pour « Monday’s Ghost ».

Sophie Hunger part en tournée et défend sur scène son répertoire où elle donne toute la mesure de sa personnalité, en faisant les premières parties pour Erik Truffaz, The Young Gods ou Stephan Eicher avec qui elle a fait un duo sur « Spiegebild ». La voix de Sophie est toujours empreinte de fortes émotions.

Début 2010, cerise sur le gâteau, le magazine américain Rolling Stone l’élit parmi les dix meilleurs nouveaux talents. Sophie Hunger s’apprête à publier son deuxième album baptisé « 1983 » (sa date de naissance). Enregistré à Paris par Stéphane Briat (Phoenix, Air), « 1983 » est chanté en quatre langues (dont le français avec une reprise de « Le vent nous portera » de Noir Désir et bénéficie de beaux arrangements. Sophie Hunger est définitivement entrée dans la cour des grandes chanteuses.

« The Danger Of Light » : il aurait été difficile pour Sophie Hunger de choisir meilleur titre que celui-ci. À vrai dire, elle aurait même pu l’utiliser dès son précédent opus, « 1983 », puisque sa carrière a sans doute été beaucoup influencée, dans un sens ou dans l’autre, par le succès phénoménal et justifié de « ‘Monday’s Ghost ».

Mais c’était aussi un retour plus marqué vers ses véritables influences : le Jazz.
Le plaisir reste la clé et elle l’a bien compris en nous dévoilant un disque qui mêle habilement une Pop très classieuse et un Jazz Rock encore plus éloigné de ses tubes passés. Sophie ne fait pas de concessions et mène sa barque à sa manière, sans se soucier de la critique, mais son indépendance, aussi difficile soit-elle, est sans aucun doute son plus bel atout.

Bravant les étiquettes, la Suissesse s’envole à Los Angeles enregistrer le quatrième chapitre de ses aventures en compagnie de Josh Klinghoffer (guitariste et membre des Red Hot Chili Peppers depuis 2009, a vécu et collaboré avec P.J. Harvey), Nathaniel Walcott (piano et trompette, membre de Bright Eyes) et Stephen Nistor (batteur de studio ayant collaboré avec Daniel Lanois et Danger Mouse) placés sous la direction du Canadien Adam Samuels (producteur de Warpaint, Daniel Lanois, John Fruciante et Absynthe Minded). L’enregistrement s’est fait en cinq jours au milieu de ses musiciens : Michael Flury (trombone, glockenspiel, voix, clavier), Christian Prader (guitare, flûte, voix), Simon Gerber (guitare basse, voix) depuis 2009 et Alberto Malo (batterie 2008 et depuis janvier 2011).

« Rererevolution » commence très bien l’album. Sophie a une voix très douce, l’instrumentation est savamment étudiée, la combinaison cuivre et corde est parfaite et l’ambiance légèrement jazzy est présente, un premier titre magnifié par le trombone de Michael Flury. Sur « Souldier », les notes de pianos graves du début donnent un ton sévère à la chanson, mais la voix de Sophie adoucit celle-ci par la suite. C’est mélodieux et calme, le refrain est un peu plus pop folk.

Sur « LikeLikeLike », Sophie Hunger chante avec une intonation très dylanienne. « Das Neue » est un morceau assez déroutant, jazzy au possible. Sophie narre en allemand et ne chante pas. Pour « Can You See Me? », la voix de Sophie est chaude et captivante. Sans doute, pour moi, l’un des plus beaux morceaux de l’album où Sophie prend des allures de diva Soul.

Le morceau « Heharun » accentue, de par ses arrangements musicaux, la profondeur de la voix de notre diva. « Z’Lied vor Freiheitsstatue » est un peu languissant, mais enfin ce n’est pas mal du tout, très bien dans la langue de Goethe.

Second moment fort, l’enchaînement « Holy Hells » / « The Fallen » et leurs cuivres bondiens (c’est d’actualité). « Holy Hells » met la barre très haute. On se retrouve ici en terrain connu, c’est un morceau accrocheur conservant un tempo modéré qui fait mouche de part en part tandis que « The Fallen » navigue savamment et élégamment entre deux eaux. On l’entend bien, Sophie Hunger, qu’on peine à retrouver, est là, tapie dans l’ombre, en deuxième partie d’album, ne demandant qu’à remonter à la surface, ce qu’elle fait à merveille.

« Perpetrator » commence en douceur, un morceau où on sent les influences jazz de Sophie et c’est très bien ainsi. Les cuivres accentuent cet effet. « Take a Turn » est une superbe ballade folk qui termine en beauté le final de cet album.

Liste des morceaux :

  1. Rererevolution
  2. Souldier
  3. LikeLikeLike
  4. Das Neue
  5. Can You See Me?
  6. Heharun
  7. Z’Lied vor Freiheitsstatue
  8. Holy Hells
  9. The Fallen
  10. Perpetrator
  11. Take a Turn

Pays: CH
Two Gentlemen / Rough Trade
Sortie: 2012/10/05

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