WATCH (The) – Vacuum
Les italiens de The Watch nous reviennent avec ce nouvel album. Après l’excellent « Ghost« sorti en 2001, nous étions curieux de voir ce s’ils allaient pouvoir faire mieux. Le groupe est composé de Simone Rossetti (chant, flûte), Ettore Salati (guitares), Roberto Leoni (batterie), Marco Schembri (basse et guitare acoustique) et Sergio Taglioni (claviers).
Dès les premières mesures de « Damage Mode », on se replonge dans l’ambiance typique qu’ils nous avaient déjà offerte sur leurs deux premiers opus et principalement sur « Ghost ». La voix de Simone Rossetti possède toujours ce grain qui rappelle le grand Peter Gabriel. On y retrouve aussi la flûte et des ambiances mélodiques très dépouillées comme seul Genesis savait nous offrir à sa grande époque. L’usage du mellotron nous replonge dans ce rock progressif caractéristique des années 70.
« Wonderland » débute en douceur, piano et chant. Les autres instruments arrivent petit à petit pour l’explosion musicale. Les mélodies sont à l’honneur. Les ambiances sont génésiennes. Les longs développements musicaux permettent à The Watch de montrer toute la richesse contenue dans leur musique. Le solo de guitare est peut-être un peu trop hackettien. « Selling England By The Pound » n’est alors vraiment pas très loin.
Plus énergique sera « Shining Bald Heads ». Les nombreux breaks et contre-breaks feront varier le morceau. Les claviers à profusion feront quant à eux varier vos plaisirs. « Out Of The Land » est assez dépouillé. Le ton est mystérieux. La guitare caressante tel un Hackett. Au bout de 4 minutes et demi, c’est l’explosion. Nous sommes emportés par la mélodie. Nos tympans vibrent aux sons des claviers.
« Goddess » est d’emblée dynamique, breaks à l’honneur. Des choeurs viendront varier le chant alors que le mellotron enveloppera parfois la musique dans des ambiances frissonnantes. C’est le chant qui lancera un « Deeper Still » au fond mélancolique et mystérieux. Une superbe ballade.
« The Vacuum » termine l’opus de manière épique et multicolore. Sur ce morceaux en deux parties, certaines vous rappelleront « Selling England By The Pound ». Mais ce morceau recèle bien des secrets que vous découvrirez avec délectation au fil de vos écoutes. Ce dernier titre est aussi l’occasion de constater que la voix de Rossetti, toujours très Gabrielienne bien sûr, est plus mûre et se marie mieux encore avec la musique que sur l’album « Ghost ». Par contre, certains regretteront peut-être ce dernier car ici ils sont bien plus proche de Genesis qu’auparavant. Moins personnel peut-être… mais du rock progressif de très haute qualité. Je dirais plutôt qu’ils assument mieux leur filiation.
L’ensemble de l’oeuvre est aussi plus sombre. Si on est proche de « Selling England By The Pound », on l’est parfois également de « Nurcery Cryme ». Si vous êtes de ces fans à qui le grand Genesis manque, vous devez découvrir ce groupe et cet album. Vous y retrouverez les ingrédients qui vous faisaient fondre avec de tous nouveaux morceaux qui auraient pu être écrits par la bande à Gabriel. Et ne vous arrêtez pas à une écoute ! Ce CD demande à être découvert et redécouvert à plusieurs reprises avant d’en saisir toute l’essence.
Pays: IT
Lizard CD 0035
Sortie: 2004/11/03