JOHN WAYNE SHOT ME – The Purple Hearted Youth Club
Ce groupe hollandais déjanté est composé de Geert van Beers, batterie, voix, Marieke van den Broek, claviers, voix, Merijn van Pelt, basse, et Thijs van den Broek, guitare, voix, compositions. Robin Massily a enregistré le CD avec Lionel Detry (Austin Lace). Cet album est un Ugly Buggy Boys urbain.
C’est Robin Massily qui joue de la trompette sur « Intercontinental Machines », un très court morceau pop. Fred Stiens (Austin Lace) était en compétition avec lui mais n’a pas été choisi. En compensation, c’est lui qui a joué de la trompette en tournée, pour ne pas faire de jaloux. Les amateurs de concerts l’ont échappé belle. On se rend compte d’emblée du caractère déjanté de l’album.
Le très beau « The Purple Hearted Youth Club » montre le côté violent de Thijs van den Broek, nous dit-on. Il l’exprime par des bruits, sans plus. Les notes désopilantes figurant dans le livret (deux pages !) sont rédigées par les musiciens eux-mêmes, tous plus fêlés les uns que les autres. Ils ne se prennent pas du tout au sérieux. A prendre au dix-huitième degré.
Le très rythmé « The Rise Of Incorporated Modular Technology » correspond à la période de nettoyage du Gnap Gnap Studio (Belgique). Il y faisait tellement sale qu’ils ont nettoyé le studio. Tout ça au deuxième degré, bien sûr, avec déclenchement de sirènes. Pour signaler que tout était propre, sans doute. Désopilant.
Lionel Detry joue de la basse sur « Speakers Are Microphones ». Ils ont utilisé un clavier Korg qu’il fallait entretenir toutes les quinze minutes. C’est un morceau pop primesautier et amusant mais les musiciens savent y faire. « A Price, A Head And Chinese Food » débute par un chant a capella puis voit apparaître un mélodica, un banjo et un robot féminin. Qu’est-ce qui pourrait aller de travers ?
« The Tentacle Song » voit Martien van Bergen créer la boucle que l’on entend en arrière-fond. Cela lui confère un caractère répétitif qui met en valeur la mélodie principale. Le très court « Do As Dan Did » est l’occasion de démentir Thijs van den Broek, qui prétend ne pas aimer que l’on parle de musique et des musiciens. 27 secondes d’humour irrésistible !
« Let Sleeping Monsters Sleep » est le titre phare de ce CD, comme il l’était déjà de leur premier EP. Fabrice Detry (Austin Lace) y joue de la guitare et tous les autres jouent bien. Rien que le titre apporte son lot de « mystère » … « Building Robots » permet d’entendre Kimya Dawson (Moldy Peaches) chanter en duo et Lionel Detry jouer de la basse. C’est pourtant le thème joué au synthé qui tient tout en place.
C’est Aida Pagarusha (Austin Lace) la voix féminine qui chante sur « A Song About Fishing ». Cette chanson parodique fait apparaître des cris d’animaux comme dans une basse-cour. Fishing … basse-cour … humour … comme disait Didier l’Embrouille en levant le doigt.
« To Watch The Vultures And Think Of Komarov » s’inspire en partie des bandes dessinées de Lucky Luke, où l’on voit des vautours tourner autour de personnes en mauvaise posture. On croyait d’abord que c’était des buzzards et on a dû changer le titre. Vous voyez le topo. Fabrice Detry joue de la guitare sur ce morceau.
« Mr. 3 + His Alphabet Of Vitamins » est un très vieux titre. Laurent Willy Gottfried John John « Corbeau » Bretzel Dubois (Austin Lace mais sous le nom atrocement banal de Laurent Dubois) a eu pas mal de difficulté à chanter « Ctrl Alt Del », qui comporte une très belle mélodie. Moi, j’ai dû faire attention pour bien écrire son nom. A chacun sa croix.
Sur « Autopilot Collisions », on se rend compte que Geert van Beers doit freiner sa propension à frapper fort. L’auditeur ne peut pas y faire grand-chose, sauf peut-être se boucher les oreilles. Mais ce serait dommage de rater ce titre fort bien ficelé, avec des effets électroniques amusants.
Sur « Wubbo Ockels (Think Big => Global => Intergalactic) », une parodie du management dans l’air du temps, c’est Lionel Detry qui tient les guitares. On y entend des bruits mécaniques et des ratés comme dans la vraie vie. L’humour fait passer beaucoup de choses qui égratignent nos dirigeants … « Introducing The Mechanical Reindeer » est le chant de Noël spécial de John Wayne Shot Me. On nous parle d’un renne chimique. Doit s’agir d’un jeu de mots branché … Thijs van den Broek a écrit « When The Vampires Come » pendant une quinte de toux. Est-ce que ça s’entend ?, demande-t-il. N’importe quoi.
« Ammerzoden » est un hommage à leur ville d’origine. On nous indique que Fabrice Detry joue de la basse … au cours de la dernière minute du morceau. C’est de la précision, ça, non ? Après un blanc de 81 x 4 secondes, vous pouvez entendre … le 99e morceau : « The Purple Hearted Enzo », composé par Enzo Porta (Austin Lace), aidé par Marieke van den Broek, Thijs van den Broek et Fred Stiens. C’est un ramassis de bruitages et d’effets électroniques divers sur une musique répétitive tonique qui se termine brutalement.
Ce CD est une critique amusante et sans prétention de la société de consommation et de ses travers. Ce disque parodique d’un groupe déjanté composé de musiciens fêlés introduit un peu de fraîcheur dans la production de cette fin d’année. Très amusant au moment des fêtes. A consommer avec une grande dose d’humour. Sérieux s’abstenir.
Pays: NL
62 TV Records / Bang! 31498
Sortie: 2004/10/24