DAEDALUS SPIRIT ORCHESTRA (The) – Tabula Rasa
Groupe français de rock fusion progressif formé en 2007 en Ile-de-France par le guitariste Eric Lorcey, The Daedalus Spirit Orchestra publie son deuxième album intitulé « Tabula Rasa », 2 ans après « Ampulla Magnifying », qui avait été chroniqué dans MiB. Entre-temps, un EP « Parabatus transvaalicus » avait été édité en 2011.
Comme dans son premier album, le nouvel opus du groupe de Lorcey propose un rock riche et nourri aux influences rock, métal, jazz et classiques. L’ensemble est servi par des musiciens aussi talentueux et virtuoses, la section rythmique étant particulièrement bluffante, magnifiant les nombreux changements de rythmes qui interviennent tout au long de l’album. Les interventions de Lorcey sont inspirées tandis que les claviers équilibrent le tout avec un savoir-faire évident. Pour autant, l’auditeur doit dompter les compositions, bien loin des mélodies faciles AOR. Quant au chant de D-Bunty, il s’avère personnel et convient parfaitement au style prog rock fusion du groupe.
« Ven-Is » nous jette dans l’ambiance générale de l’album et ses plus de 10 minutes remplissent leur mission : assurer l’auditeur que The Daedalus Spirit Orchestra offre un rock dont la quintessence progressive ne fait aucun doute. Pas forcément facile d’accès, le groupe de Lorcey prouve qu’il sait y faire et conquiert du terrain rapidement dans l’espace auditif de l’amateur. « Echolalia the blackest tongue has spoken » ne dure que quelques 3 minutes qui ont pourtant éjecté le mot « linéarité » de sa structure. Ce sont bien des ambiances atmosphériques qui bercent « 27 Heads Hydra », mais le prisme rythmique du titre offre des développements divers qui se relient tous dans une unité bienvenue. « Think Tank » a grandi aux accents jazz mais dépasse ce seul genre, et la flûte impériale de Lise Cantin n’y est pas pour rien.
Le court instrumental « Pre-Eclampsie » fait montre d’une sobriété réussie et sert de préambule à la pièce maîtresse de l’album, l’éponyme « Tabula rasa », qui dure plus de 28 minutes. Démarrant de manière assez rythmée, le morceau évolue dans une architecture changeante et séduisante, toujours bien amenée, parfois ardue. Ainsi la finale du titre présente une partie que l’on peut assimiler à de la musique concrète et qui dure tout de même 5 minutes, avant d’embrayer sur une finale rythmée et enthousiasmante, rappelant quelque part la finale de « The knife » de Genesis.
The Daedalus Spirit Orchestra signe ici une nouvelle œuvre riche qui s’adresse à un public essentiellement prog et aux mélomanes curieux. La force des compositions manque toutefois encore de conviction par moments et une production moins molle, plus tonifiante, serait de bon aloi, donnant plus de puissance à leur musique. Il n’empêche, ce prog fusion n’a jamais aussi bien mérité son nom, brassant ses influences de genres musicaux divers avec un art consommé et une réelle science.
Musiciens :
- Eric Lorcey – guitare et choeurs
- D-Bunty – chant et effets
- Maxime Defossé – claviers
- Lise Cantin – flûte et vibraphone
- Colin Gentile – basse
- Christophe Cordier – batterie
Liste des morceaux :
- Ven-Is 10’50
- Echolalia the blackest tongue has spoken 3’27
- 27 Heads Hydra 10’07
- Think tank 8’03
- Pre-Eclampsie 1’16
- Tabula rasa 28’07
Pays: FR
ELO 2
Sortie: 2012/06/01