EVOCATION – Illusions of grandeur
Il y a quelques mois, le label Century Media commercialisait l’excellent « Evoked from the demonic depths – The early years« , qui compilait les premières démos du groupe Evocation, petit maître de la scène death metal suédoise des années 90, un temps disparu et ressuscité au milieu des années 2000.
Voici maintenant la toute nouvelle galette d’Evocation, un « Illusions of grandeur » qui sort des forges de Vulcain et qui vient rejoindre les derniers albums en date du groupe, à savoir « Tales from the tomb » (2007), « Dead calm chaos » (2008) et « Apocalyptic » (2010). Côté line-up, pas mal d’eau a coulé sous les ponts puisque la formation originale composée de Janne Kenttäkumpu (batterie), son frère Vesa Kenttäkumpu (basse), Marko Wacker (guitare) et Thomas Josefsson (chant) ne comprend plus que Vesa Kenttäkumpu (passé à la guitare) et le chanteur Thomas Josefsson. Les autres acolytes sont désormais Marko Palmén (guitare), Janne K. Bodén (batterie) et Gustav Jorde (basse).
L’écoute du nouvel opus d’Evocation amène à penser que le groupe fait désormais son âge. Après 22 ans dans le circuit death, les musiciens d’Evocation aspirent à un classicisme derrière lequel se cachent des éléments trahissant une certaine routinisation de leur musique. Le groupe hésite en fait entre deux voies : une conservation de la ligne historique (aux dépens de la moindre prise de risque) et une tentation envers la nouvelle école de Soilwork ou In Flames (mais au prix d’un copiage mal digéré).
Le premier titre « Illusions of grandeur » met en lice un chant guttural et caverneux survolant une rythmique rapide et sans nuances, cerclée de guitares massives et sombres. C’est du bon death mélodique classique, pas très original mais passable. Au fur et à mesure que les titres défilent, on retrouve à peu près toujours les mêmes éléments et les mêmes trucs, d’où l’absence de prise de risque évoquée plus haut. Arrivé au dixième titre, on en vient à se demander si celui-ci ne ressemble pas au quatrième, qui lui-même fait bougrement penser au sixième, qui était assez proche du deuxième, et ainsi de suite.
Ce n’est pas avec ce genre d’album que les vieux guerriers du death suédois vont venir retirer le marteau sacré des mains d’usurpateurs comme Amon Amarth ou Tiamat. Après tout, la roue a peut-être tourné et Evocation aurait sans doute eu plus d’opportunités de briller s’il ne s’était pas dissous au moment de récolter les fruits de ses premiers efforts.
Cet album reste néanmoins sympathique mais je doute qu’il tienne longtemps sur les platines. On peut aussi se consoler en admirant la belle pochette rougeoyante et gothique, qui change des pochettes grisâtres et verdâtres des précédents albums.
Pays: SE
Century Media
Sortie: 2012/09/24