BIG BIG TRAIN – English Electric Part One
En 2009 sortait « The Underfall Yard« , un album unanimement reconnu comme un grand cru du rock progressif génésien. Il faut dire que le groupe accueillait alors un nouveau chanteur, David Longdon, qui avait été sélectionné avec Ray Wilson par Genesis pour travailler l’album « Calling All Stations ». Finalement, il ne fut pas retenu et Genesis s’effondra. Tant pis pour eux ! Big Big Train a fait le bon choix, lui ! Après « The Underfall Yard », il y a eu un EP baptisé « Far Skies Deep Time« , tout aussi excellent ! Trois ans plus tard, le groupe revient avec « English Electric Part One » (oui, il y aura un deuxième volet l’an prochain !) qui témoigne de la stabilité et de la créativité qui règne au sein du combo anglais.
La voix de David Longdon est toujours aussi superbe, se situant entre un Peter Gabriel et un Phil Collins. Le guitariste Dave Gregory nous abreuve de ses notes mirifiques. Le bassiste Greg Spawton tient une rythmique inventive. Quant à la batterie, elle est toujours tenue par Nick D’Virgilio, un ancien Spock’s Beard qui a aussi suivi Genesis et Tear For Fears. Une solide section de musiciens qui est renforcée de quelques invités, dont le claviériste Andy Tillison (The Tangent), Rachel Hall (Stackridge) et Danny Manners (Robert Wyatt).
Inutile de dire que le rock progressif proposé est d’obédience génésienne. Cela se constate sans équivoque sur un titre comme « The First Rebreather », mélodique et mélancolique avec des nappes de Tillison façon « Selling England By The Pound ». « Uncle Jack » est plus folk-prog. Les voix sont primordiales et on sent plutôt des tons « A Trick of the Tail ». « Winchester from St Giles’ Hill » déploie douceur et intensité. Le refrain nous emporte telles les vagues qui ont ciselé les côtes sud de l’Angleterre.
Quant Tillison est présent, cela se ressent. Pour « Judas Unrepentant », il nous propose des tons venus tout droit des premiers Genesis (« Trepass » et « Nursery Cryme »). « Summoned By Bells » allie mélancolie et rage. « Upton Heath » est doux et triste. Le violon de Rachel Hall n’y est pas pour rien. Les arrangements sont dépouillés et le final est emprunté à Genesis. « A Boy in Darkness » se déroule en trois actes. Tillison fait virevolter son orgue et ses autres claviers. Le second acte, instrumental, est explosif. Chaque instrument y donne du sien. Enfin, « Hedgerow » nous offre une fin génésienne, façon « Selling England By The Pound », dans laquelle un passage prend des tons Mostly Autumn avec un violon enivrant.
En résumé, Big Big Train réussit son nouvel opus haut la main. Les mélodies nous captivent, la voix nous enivre. Pas de doute, c’est un des meilleurs albums de rock progressif seventies de cette année. Même le plumage est à la hauteur avec un digipack superbe et un livret des plus complet. Les fans seront conquis ! Vivement le second volet !
Pays: GB
English Electric Recordings EERCD011 / GEPCD1043
Sortie: 2012/09/03