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FOZZY – Sin And Bones

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Fozzy est l’un des ces ‘phénomènes américano-américains’ qui ne touchent pas vraiment grand monde de ce côté-ci de l’Atlantique. Sûr qu’au pays de l’esbroufe et des « M’as-tu vu ? » avoir un chanteur sextuple champion du monde de catch, superstar de la toute puissante World Wrestling Entertainment (NDR : la plus importante entreprise de catch professionnel du monde) peut se révéler être un atout de poids au moment d’écouler des palettes de galettes plombées. Mais chez nous qui ne connaissons Chris Jericho que par ses ‘qualités’ vocales, la pilule a un peu plus de mal à passer.

Pour nous, Fozzy a quelques atouts bien plus impressionnants que les muscles saillants du gueulard bodybuildé semi-romantique qui lui sert de frontman. Rich Ward, par exemple, fut en 1989 l’un des membres fondateurs du puissant Stuck Mojo qui, on s’en souvient, fut l’un des premiers combos à créer la symbiose entre le métal et le rap. Le gaillard, qui est paraît-il l’un des guitaristes préférés de Zakk Wylde, a aussi prêté ses talents de six-cordistes à Mike Portnoy lors de l’enregistrement de l’album « Omerta«  d’Adrenaline Mob. C’est une chose qu’il a, d’ailleurs, en commun avec le bassiste Paul Di Leo. Ce dernier est un véritable mercenaire de la quatre-cordes qui a joué avec une liste impressionnante de superstars. La bio du groupe cite, entre autres, Nena, Billy Joel, Paul Simon, Ace Frehley et, même, notre éminent jazzman national Toots Thielemans. Quant à Frank Fontsere, le batteur, il est lui aussi un ancien Stuck Mojo.

Fozzy n’est, au départ, qu’un cover band, à la limite de la parodie métallique (NDR : la première mouture du groupe répond au patronyme ridicule de Fozzy Osbourne). L’album éponyme, sorti en 2000, est constitué de reprises de Dio, Twisted Sister, Krokus, Iron Maiden et bien d’autres. Cependant, avec une figure de proue aussi célèbre que Jericho, le succès américain est immédiat. Ce n’est qu’avec son troisième effort (« All That Remains », 2005) que Fozzy commence à proposer des compositions personnelles. L’album est un succès commercial, ce qui est loin d’être le cas de son successeur « Chasing The Grail » paru en 2010.

Chris Jericho présente (évidemment) « Sin And Bones » comme le meilleur album que Fozzy n’ait jamais enregistré. Loin d’être familiers des efforts précédents, nous nous garderons bien de confirmer ou d’infirmer. Nous nous contenterons donc de décrire la plaque comme un bon album de métal moderne, alliant puissance et mélodie à un sens de la frime typiquement yankee. Les musiciens sont plutôt costauds et, sans être un mauvais chanteur, Jericho est probablement le maillon le plus faible de la troupe.

Si l’on doit reprocher une chose à « Sin And Bones », ce n’est pas la qualité des titres qui le composent, mais plutôt l’absence de fil conducteur. Si de son passé de cover-band, Fozzy a gardé un goût prononcé pour les ambiances variées, nous sommes un peu perdus entre le groove surpuissant d’un « Sandpaper », le beat infernal et les grunts d’un « Blood Happens », les power ballades sirupeuses comme « Inside My Head » ou « A Passed Life », et les titres hard rock plus commerciaux tels que « Dark Passenger » ou « Spider In My Mouth ».

Allez. Ne faisons pas la fine bouche. S’il est sûr que Fozzy n’écoulera jamais chez nous autant d’albums que dans sa mère patrie, « Sin And Bones » est tout de même un album agréable à écouter, ce qui, après tout, n’est déjà pas si mal.

L’album (51’48) :

  1. Spider In My Mouth (4’48)
  2. Sandpaper (3’13)
  3. Blood Happens (4’08)
  4. Inside My Head (4’02)
  5. Sin And Bones (3’36)
  6. A Passed Life (6’55)
  7. She’s My Addiction (3’22)
  8. Shine Forever (5’46)
  9. Dark Passenger (4’23)
  10. Storm The Beaches (11’35)

Le groupe :

  • Chris Jericho : Chant
  • Rich Ward : Guitare Lead, Chant
  • Paul Di Leo : Basse
  • Frank Fontsere : Batterie
  • Billy Grey : Guitare

Pays: US
Century Media
Sortie: 2012/08/13

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